Polymyosite
La polymyosite ou dermatopolymyosite est une connectivite caractérisée par une inflammation et une dégénérescence des fibres constituant les muscles squelettiques. Maladie souvent récidivante[1].



Spécialité | Rhumatologie et immunologie |
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CIM-10 | M33.0-M33.1 (ILDS M33.910) |
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CIM-9 | 710.3 |
DiseasesDB | 10343 |
MedlinePlus | 000839 |
eMedicine | 332783 et 1064945 |
eMedicine | med/2608 derm/98 |
MeSH | D003882 |
Il pourrait s'agir d'une atteinte du collagène qui est localisé dans les muscles.
Épidémiologie
Sa prévalence serait de 1-9 sur 100 000[2]. Aux États-Unis, la prévalence atteint 700 pour 100 000 personnes âgées de plus de 50 ans[3]. Il s'agit de la deuxième cause de prescription de corticoïdes en cure chronique en Grande-Bretagne (un peu plus d'un cinquième des prescriptions de ce type)[4].
Causes
Elle peut être
- associée à un cancer[5].
- induite par une maladie de Lyme dont c'est l'un des symptômes rares et atypiques[6] (généralement associée à d'autres symptômes de la maladie).
Elle ne répond pas à une corticothérapie (qui peut même aggraver les symptômes) mais elle disparait alors avec le traitement antibiotique anti-borrélien[7],[8],[9],[10],[6].
Clinique
- Myalgies
- Faiblesses musculaires
- Œdème musculaire
- Fièvre et altération de l'état général
- Érythème palpébral rouge ou violacé, accompagné d'un œdème. L'atteinte cutanée peut être isolée.
- Érythème de la face d'extension des doigts et du pourtour des ongles (signe de la manucure de Siguier)
Dans certaines polymyosites on trouve un syndrome de Raynaud (mauvaise circulation sanguine des doigts de mains et de pieds).
Diagnostic
La maladie n'a pas de signe spécifique de la maladie ; son diagnostic repose sur un ensemble de données :
- Clinique ;
- Électromyogramme ;
- La biologie ; qui montre une élévation du taux d'enzymes musculaires (CPK, LDH, myoglobine, transaminases, aldolase). Il peut être parfois mis en évidence des anticorps anti–Jo-1 ou anti p. 155. Dans ce dernier cas, la maladie est fréquemment associée à un cancer qu'il convient de rechercher[11].
- La biopsie musculaire montre un infiltrat inflammatoire avec une atrophie péri-fasciculaire[12]. Elle peut être guidée par une imagerie par résonance magnétique musculaire permettant de visualiser un œdème musculaire[13].
- Certaines formes de la maladie de Lyme peuvent mimer la dermatomyosite (dans ce cas, un diagnostic précoce et un traitement antibiotique efficace contre le spirochète en cause permet d'éviter des complications graves[14]).
- Certains traitements médicamenteux à base d'hydroxyurée (par exemple utilisée cotre l'anémie falciforme ou la drépanocytose) miment également cette maladie[15]
Traitement
Sauf dans les cas où la polymiosyte est due à une Borréliose de Lyme (là le traitement est antibiotique)[7], le traitement connu est la corticothérapie (traitement par cortisone), qui stabilise la maladie, sans la guérir.
Un traitement par injection de gammaglobulines est parfois proposé, mais ne guérit pas non plus[16].
En cas d'échec un immunodépresseurs (méthotrexate, azathioprine) voire des échanges plasmatiques sont prescrits. Le rituximab[17], le tocilizumab[18] et l'anakinra[19] pourraient avoir un certain intérêt.
Dans sa phase non-inflammatoire, la maladie peut laisser de très graves séquelles invalidantes, nécessitant souvent un fauteuil électrique roulant.
Illustrations
- papules de Gottron (dermatomyosite juvénile)
- papules de Gottron (dermatomyosite juvénile)
- Plaques érythémateuses sur les coudes (dermatomyosite juvénile)
- Plaques érythémateuses sur les coudes (dermatomyosite juvénile).
- papules de Gottron avec atrophie importante, cicatrice blanche et telangiectasie
- Signe de Gottron . Érythème maculaire sur le genou d'une fille (dermatomyosite juvénile).
- papules de Gottron avec atrophie secondaire et télangiectasie (dermatomyosite juvénile sévère, chez une fille), avec érythème péri-unguéal.
- Heliotrope. Érythème maculaire sur la paupière supérieure, avec œdème périorbitaire.
- Heliotrope. Sur une peau plus foncée, il peut y avoir sous-diagnostic.
- Heliotrope, souvent associé à un œdème périorbitaire et des télangiectasies des paupières supérieures. En phase de guérison, l'atrophie ou dépigmentation (hypo-ou hyperpigmentation) peut être visible. ici : œdème léger des deux paupières supérieures, avec extension aux paupières inférieures.
- érythème Malar et du visage. Apparu brusquement, dont en péri-orbitaire et malaire avec l'extension vers le menton (jeune fille).
- érythème Malar et du visage (chez un adulte)
- érythèe des extenseurs (sur la peau recouvrant les tendons extenseurs et interphalangiennes de la main, avec extension à l'avant-bras
- Extension sur l'avant bras avec traces d'excoriation à la suite du prurit.
Notes et références
- Article de Roujeau JC http://www.therapeutique-dermatologique.org/spip.php?article1072&lang=fr
- Orphanet
- (en) Siebert S, Lawson TM, Wheeler MH, Martin JC, William BD. « Polymyalgia rheumatica: pitfalls in diagnosis » J R Soc Med, 2001;94:242-4
- (en) Walsh LJ, Wong CA, Pringle M, Tattersfield AE, « Use of oral corticosteroids in the community and the prevention of secondary osteoporosis: a cross sectional study » BMJ, 1996;313:344-6.]
- Shah AA, Casciola-Rosen L, Rosen A, Review: cancer-induced autoimmunity in the rheumatic diseases, Arthritis Rheumatol, 2015;67:317-326
- (en) Garima Singh, Sri Krishna jayadev Magani, Rinku Sharma, Basharat Bhat, Ashish Shrivastava, Madhusudhan Chinthakindi et Ashutosh Singh, « Structural, functional and molecular dynamics analysis of cathepsin B gene SNPs associated with tropical calcific pancreatitis, a rare disease of tropics : Table 1: The Single Nucleotide Polymorphisms in cathepsin B protein mined from literature », PeerJ, (PMID 16492714, DOI 10.7717/peerj.7425, lire en ligne, consulté le 25 mars 2020)
- (en) Matthew Novitch, Ahsan Wahab, Radhika Kakarala et Ridhwi Mukerji, « The Emergence of a Forgotten Entity: Dermatomyositis-like Presentation of Lyme Disease in Rural Wisconsin », Cureus, (ISSN 2168-8184, PMID 30013872, PMCID PMC6039222, DOI 10.7759/cureus.2608, lire en ligne, consulté le 25 mars 2020)
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