Myrtus
Le myrte est une plante de la famille des myrtacées. Il est répandu dans les régions méditerranéennes où il sert à la confection de diverses liqueurs.
Liste des espèces
Utilisation



Indigène dans tout le maquis méditerranéen, le myrte est surtout utilisé en Corse, en Sardaigne et en Sicile pour aromatiser le gibier et les viandes grasses mais aussi une liqueur très diffusée en Corse (morta) et en Sardaigne (murta).
Les baies sont appréciées pour leur goût proche de celui du genièvre et les feuilles de celui du romarin.
Les branches ajoutées aux braises répandent une odeur très agréable dont les pièces de viande rôtie s'imprègnent.
Les feuilles prises en infusion ont des propriétés astringentes et digestives, utilisées pour combattre la diarrhée infantile. Fleurs et feuilles produisent une eau distillée appelée "eau d'ange"[1],[2].
Le myrte dans la religion juive
Le myrte fait partie des « quatre espèces » de végétaux que les Juifs utilisent pour constituer le Loulav, pendant la fête de Souccot (fête des cabanes dans les environs de septembre, qui fait suite aux solennités du nouvel an juif). Le Loulav est constitué d’une branche de palmier, d’un cédrat, de branches de myrte et de branches de saule. Les branches sont liées ensemble (myrte et saule autour de la branche de palmier) par des feuilles de palmier et le cédrat est pris dans la main. Le Loulav est secoué chaque jour de la fête dans les quatre directions de la boussole, vers le haut et vers le bas[3].
Chacune de ces espèces a une signification particulière, souvent interprétée comme représentant une catégorie de la population. S’il vient à manquer une espèce, le Loulav est inapte à être utilisé, car en ce sens il représente l’unité du peuple Juif. Élie Munk écrit que le myrte « parfumé, mais privé de fruits comestibles est le symbole des personnes dotées de savoir (parfum), mais se désintéressant des bonnes actions (fruits) ».
En hébreu הדס hadas ou le nom commun hadassah, mot que l’on retrouve dans le nom juif Hadassah est aussi le nom d’Esther.Il est utilisé comme condiment à cause de son amertume, non plus pour les fêtes, mais au contraire pour exprimer la tristesse, la pénitence, le regret.
Une autre caractéristique du myrte est la façon dont poussent ses feuilles : d’un même point peuvent sortir trois feuilles (comme on peut le voir sur la photo ci-dessus : « Myrte commun »). Ces trois feuilles représentent les trois patriarches Abraham (à droite), Isaac (à gauche) et Jacob (le bourgeon au centre) qui proviennent chacun d’une même source, Dieu (le point sur la branche d’où partent les trois feuilles). La signification de cette parabole est qu’une seule source, Dieu, a donné naissance à trois hommes qui incarnent des notions radicalement différentes. Abraham incarne la bonté, Isaac la rigueur et Jacob est l’harmonie entre les deux, ce qui est magnifiquement représenté par le bourgeon.
Dans le livre de Zacharie, chapitre 1 verset 8, il est question de l'Ange de l'Eternel se tenant parmi les myrtes "qui ont leurs racines dans la profondeur" (Bible de Jérusalem, éditions du Cerf 1973), en effet, selon les commentateurs de la BJ, cette vision aurait une origine mythologique selon laquelle la myrte serait enracinée dans les profondeurs de l'abîme.
Symbole
Le myrte est un des symboles de la déesse Vénus.
Le myrte est un des symboles du dieu Jupiter.
La muse Érato est souvent représentée avec une couronne de myrte et de roses.
Dans la Grèce antique, le myrte était porté par les prêtresses et les mystes (candidats à l'initiation) dans le temple de Déméter et Perséphone lors des mystères d'Éleusis ; le myrte était également la plante sacrée d'Aphrodite[4]. .
Les initiés aux mystères de Dionysos couronnaient leur front de myrte. En effet, pour faire relâcher sa mère des Enfers, Dionysos devait donner quelque chose en échange, une chose à laquelle il tenait beaucoup. Le dieu céda alors le myrte, une de ses plantes favorites.
"Le motif de la conception apollinienne de Platon est ancien : « Une histoire courait à Athènes [selon laquelle] Ariston voulut forcer l'hymen de Périctioné, qui était dans la fleur de l'âge, mais il n'y parvint pas. Quand il eut mis un terme à ses tentatives, il vit Apollon lui apparaître. À partir de ce moment, il s'abstint de consommer le mariage jusqu'à ce que Périctioné eut accouché» (Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes illustres, renvoyant à Speusippe et au péripatéticien Cléarque). Dans l'encyclopédie byzantine de la Suda (Suidae Lexicon), la scène prend une coloration épiphanique : la mère de Platon devint enceinte « à la suite d'une vision divine où Apollon se manifestait à elle ». Quant au motif de l'enfant nourri de miel, qui fait suite à celui de la conception apollinienne, il relève des mythologies de l'enfant sauvage, mis à l'écart ou abandonné, nourri par des animaux. L'abandon est très momentané, mais néanmoins précisément situé dans un paysage de confins, consacré à des divinités « sauvages » : « Périctioné portait Platon dans ses bras [alors] qu'Ariston était en train de célébrer un sacrifice pour les Muses ou pour les Nymphes, sur l'Hymette. Comme ils étaient de ce fait engagés dans le rituel, elle avait déposé Platon dans des buissons de myrte touffus et épais, qui étaient à proximité. Tandis qu'il dormait, un essaim d'abeilles posa sur ses lèvres du miel de l'Hymette et l'entoura mélodieux, prophétisant ainsi l'éloquence de Platon » (Elien, Histoire variée). La légende de l'enfant Platon apparaît ainsi comme la transformation tardive d'un ensemble de vieux topoi articulés autour de deux thèmes mythiques bien connus : celui de la double paternité, sociologique et biologique, humaine et divine du grand homme, thème central d'une biographie qui hésite entre le mythe et l'histoire (on peut penser aussi bien à Héraclès qu'à Alexandre) ; celui aussi de la maternité virginale (de Sémélé et Danaé à Rhéa Silvia). La combinaison des deux thèmes est aussi facile à concevoir que fréquente : l'abandon est présenté comme la conséquence de ce qui est ressenti comme une faute (la maternité virginale), et entraîne à son tour le recours à une nourriture miraculeuse ou sauvage. Il suffit de penser à Romulus et Rémus élevés par la louve, et à combien d'autres Télèphe, jusqu'à Attis abandonné, nourri du lait d'une chèvre " [5].
Calendrier
Dans le calendrier républicain français, le 26e jour du mois de Thermidor est dénommé jour du Myrte[6]. Il correspond au du calendrier grégorien.
Références
- https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_infernal/6e_%C3%A9d.,_1863/Eau_d%E2%80%99ange
- https://www.bio-enligne.com/produits/155-myrte.html
- Élie Munk, La voix de la Thora, III, Lévitique, p. 229
- Lucien de Samosate 2015, p. 713
- Philippe Borgeaud, Exercices de mythologie, 2004, p. 66.
- Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 29.
Bibliographie
- Émile Chambry, Émeline Marquis, Alain Billault et Dominique Goust (trad. Émile Chambry), Lucien de Samosate : Œuvres complètes, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1248 p. (ISBN 9782221109021), « Les Amours ».
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