Messerschmitt Bf 163
Le Messerschmitt Bf 163 est un prototype d’avion de reconnaissance développé par Bayerische Flugzeugwerke (BFW) en Allemagne nazie peu avant la Seconde Guerre mondiale.
Messerschmitt Bf 163
![]() | |
![]() croquis du Messerschmitt Bf 163 | |
Constructeur | ![]() |
---|---|
Rôle | avion de reconnaissance et de coopération avec l’armée de terre |
Premier vol | |
Nombre construits | 1 |
Équipage | |
2 (1 pilote, 1 observateur) | |
Motorisation | |
Moteur | Argus As 10C |
Nombre | 1 |
Type | moteur V-8 inversé refroidi par air |
Puissance unitaire | 240 |
Dimensions | |
Envergure | 13,27 m |
Longueur | 9,73 m |
Surface alaire | 22,80 m2 |
Masses | |
À vide | 995 kg |
Maximale | 1 310 kg |
Performances | |
Vitesse maximale | 180 km/h |
Conception
Le Messerschmitt Bf 163 répondait à une spécification de l’automne 1935 émise par le Reichsluftfahrtministerium (RLM) pour un avion de reconnaissance (ou d'observation) et de coopération avec l’armée de terre. Les spécifications exigeaient :
- l’utilisation d’un moteur de faible puissance, Argus As 10 ou Hirth HM 508 ;
- des capacités de décollage et atterrissage court (ADAC), ou "STOL" en anglais ;
- la possibilité d’évoluer à très faible vitesse ;
- un champ de vision maximal pour le pilote et l’observateur.
Plusieurs constructeurs répondirent avec un projet :
- Fieseler avec le Fi 156,
- Focke-Wulf avec le Fw 186,
- Siebel avec le Si 201,
- et Messerschmitt avec le Bf 163.
Ce dernier, étudié sous la direction de l’ingénieur Robert Lusser (en) et initialement désigné « Projekt P.1051 », ressemble beaucoup au Fi 156 : un monoplan à aile haute haubannée, à la structure métallique, avec des becs de bord d'attaque automatiques, et un train d'atterrissage aux longues jambes. Il est propulsé par un moteur Argus As 10 de 240 ch. Sa caractéristique la plus intéressante réside dans sa voilure, dont l’incidence est réglable en vol et peut être portée à 25 degrés par rapport à l’horizontale[1].
L’équipage normal était de deux personnes (une troisième place était disponible en cas de besoin). Les ailes pouvaient se replier pour le transport par route ou par rail. La conception de la structure ressemblait à celle de l’avion léger d’entraînement et de liaison Messerschmitt Bf 108 Taifun, en particulier la forme du radiateur, celle de l’empennage horizontal, etc.
La fabrication du prototype Bf 163 V1 (W/Nr 822), immatriculé « D-IUCY », est transférée de Bayerische Flugzeugwerke à la firme Weser Flugzeugbau GmbH de Brême-Lemwerder. En conséquence, le premier vol, initialement programmé pour , est repoussé jusqu’au [1].
Les essais en vol révèlent que le Bf 163 a des performances similaires à celles du Fieseler 156, mais il est plus complexe et plus coûteux à produire[2]. C’est donc le Fi 156 qui est choisi par le RLM comme avion de reconnaissance tactique et mis en production massive. La construction de deux autres prototypes (V-2 et V-3) et de 10 Bf 163 A-0 de présérie est abandonnée dès .
Postérité
Après l’abandon du projet, le RLM réattribua le numéro de modèle 163 à un autre projet de Messerschmitt, l’intercepteur à moteur-fusée Me 163 Komet. Cette décision était rare, mais ce n’est pas le seul exemple connu. Ainsi, le numéro du projet Messerschmitt précédent, le Bf 162, fut réattribué au chasseur monoréacteur Heinkel He 162[1]. Les deux avions ne sont toutefois pas des homonymes parfaits, car ils se distinguent par leur abréviation : Bf 163 pour l’avion de reconnaissance et Me 163 pour le chasseur. En effet, celui-ci a été conçu après que la raison sociale de Bayerische Flugzeugwerke (BFW) soit changée en Messerschmitt AG, après la complète acquisition de la firme par Willy Messerschmitt le .
Références
- micka2b, « Messerschmitt Bf 163 », sur Tous les avions militaires, (consulté le 18 septembre 2017).
- (en) « Messerschmitt Bf 163 ».
Bibliographie
- (en) William Green, Warplanes of the Third Reich, Galahad Books, (ISBN 0-385-05782-2).
- Karl Kössler, « L'histoire cachée du "Storch" », Le Fana de l'Aviation, no 281, , p. 22-30.
- Portail de l’aéronautique
- Portail de l’Allemagne
- Portail de la Seconde Guerre mondiale