Lance

La lance est une arme d'hast dotée d'un fer emmanché sur une hampe ou long bois et, pour certaines d'entre elles, d'un talon métallique qui sert en général à équilibrer l'arme tenue en main et à la planter dans le sol. C'est une arme à la fois utilisée pour la chasse et pour la guerre. À l'exception notable des légions romaines, dont l'arme principale était le glaive[réf. nécessaire] et des armées du moyen âge dont l'arme était l'arc ou l'arbatlète, la lance (et ses variantes) fut l'arme tranchante principale de l'ensemble des armées depuis la préhistoire jusqu'à l'apparition du fusil à baïonnette[1].

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Une lance et plusieurs javelots.

Usages et description

Le fer est constitué d'une douille qui s'emboîte sur la hampe par pression, rivet, ou clous, d'un empennage et d'une pointe.
La lance longue, appelée pique fut un moyen de faire face à une charge de cavalerie.

À la différence du javelot, la lance est une arme d'assaut mixte qui peut être lancée ou utilisée d'estoc. La pique est une longue lance d'estoc uniquement destinée à porter des coups.

La lance est une des plus anciennes armes de chasse et peut-être de guerre : des épieux en bois datant de 40 000 ans environ ont été retrouvés dans une tourbière[réf. souhaitée]. La lance a servi comme arme principale dans des formations d'infanterie, notamment la phalange grecque et la phalange macédonienne (armée de sarisses), la légion romaine (pilum), des formations de piquiers en carrés au XVIe siècle.

Au Moyen Âge, la lance est plutôt portée sous le bras du chevalier ou équipe des unités d'infanterie spécialisées, comme les piquiers, et peut réussir à passer entre les mailles de l'armure du combattant. Dans les joutes, les lances utilisées avaient une pointe émoussée ou se terminaient en une griffe afin d'accrocher l'armure de l'adversaire avec le minimum de pénétration[2]. De plus, elles étaient conçues pour se briser facilement afin d'une part d'éviter une sur-pénétration, et d'autre part de compter les points (une lance brisée = un point). Les morts survenues dans les joutes étaient des accidents dus à une mauvaise chute ou à un choc particulièrement violent.

La lance comme formation militaire

Piquiers au Festival de Wallenstein à Memmingen, Allemagne.

Le terme de lance peut aussi désigner une petite formation de combattants montés. Ainsi, au Moyen Âge, une lance comprenait de quatre à dix hommes.

Lors de la création des compagnies d'ordonnance, première ébauche d'une armée nationale française, une lance était composée d'un homme d'arme, d'un page, d'un valet, de deux archers, et d'un coutilier, tous à cheval mais combattant à pied ; soit pour cent lances, six cents hommes par compagnie.

Charles le Téméraire avait le projet d'organiser son armée en 1 250 lances de neuf hommes : un chevalier, sept combattants et un page non combattant ; soit 10 000 combattants divisés en dix compagnies. Il n'eut pas le temps de le mettre lui-même en application et le projet fut abandonné.

Iconographie

Antiquité

La Lance de Pallas, musée du Vatican à Rome.

Dans la mythologie grecque, la lance était l'un des attributs d'Athéna.

Dans la mythologie nordique, la lance était l'attribut d'Odin et des Walkyries.

Dans la mythologie celtique, la lance de Lug est une lance de feu qui cause des blessures mortelles et qui garantit la victoire.

Art chrétien

Dans l'art chrétien, il y avait la Sainte Lance, attribut positif du centurion chrétien Longin, qui sous forme de lance brisée devient ensuite l'attribut négatif de la synagogue accusée de déicide[3].

La lance était aussi l'attribut de certains saints :

Types de soldats utilisant une lance

Notes et références

  1. Weir, William. 50 Weapons That Changed Warfare. The Career Press, 2005, p 12.
  2. Sébastien Nadot, Rompez les lances ! : Tournois et chevaliers au Moyen Âge, Paris, Autrement, coll. « Mémoires », , 216 p. (ISBN 978-2746714441)
  3. L'image des Juifs dans l'art chrétien

Voir aussi

Bibliographie

  • A. Alföldi, « Hasta summa imperii. The spear as embodiment of sovereignty in Rome », American Journal of Archeology, 63, 1959, p. 1-27.

Articles connexes

  • Portail de l’histoire militaire
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