Jan Masaryk
Jan Masaryk, né le à Prague où il est mort le , est un homme politique et diplomate tchécoslovaque.
Jan Masaryk | |
![]() Jan Masaryk en 1924. | |
Fonctions | |
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Ministre tchécoslovaque des Affaires étrangères | |
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Président | Edvard Beneš |
Prédécesseur | Occupation allemande |
Successeur | Vladimír Clementis |
Ambassadeur tchécoslovaque au Royaume-Uni | |
– | |
Président | Tomáš Masaryk Edvard Beneš |
Prédécesseur | Occupation allemande |
Successeur | Vladimír Clementis |
Biographie | |
Nom de naissance | Jan Garrigue Masaryk |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Prague |
Date de décès | (à 61 ans) |
Lieu de décès | Prague |
Nature du décès | assassinat |
Nationalité | austro-hongrois, tchécoslovaque |
Père | Tomáš Masaryk |
Mère | Charlotte Garrigue |
Fratrie | Herbert Masaryk Olga Masaryková Alice Masaryková |
Diplômé de | Bates College |
Profession | diplomate |
Distinctions | Grand-croix de l'ordre Polonia Restituta Honorary citizenship of Brno (1948) Grand-croix de l'ordre de Tomáš Garrigue Masaryk (1991) |
Religion | protestantisme |
Démocrate convaincu, fils du premier président du pays, il participe au gouvernement d'union nationale après la Seconde Guerre mondiale. Il est retrouvé mort à Prague sous les fenêtres du ministère des Affaires étrangères en (les communistes de Klement Gottwald soutenus par l'Union soviétique de Staline ayant pris le pouvoir par la force en ). La police conclut à un suicide alors que beaucoup croient à un assassinat politique à la suite du putsch communiste (« coup de Prague ») dans ce qui serait l'une des dernières défenestrations de Prague. En 2004, la police tchèque a rouvert l'enquête et a conclu à un assassinat.
Biographie
Jan Garrigue Masaryk est né à Prague, où son père était professeur de philosophie. Il est le quatrième enfant de la famille Masaryk. Sa mère, Charlotte Garrigue Masaryk était américaine. Elle et son mari souhaitaient fonder un foyer qui soit à la fois libéral et intellectuel. Cependant, Jan apparaît comme le « mouton noir » de la famille. Il fut un pauvre étudiant, décrit comme ayant un tempérament agité et excité, tout en étant ouvert et doué pour la musique.
Le vieux président Masaryk pensait que son fils ne pourrait pas gagner sa vie grâce à ses talents de pianiste lorsqu'il l'a envoyé aux États-Unis en 1904 avec 100 $ en poche. Cette somme a rapidement disparu des mains de Masaryk qui devint pianiste dans un cinéma de New York. Il travailla plus tard dans une fonderie de laiton dans le Connecticut, parmi les nombreux autres petits boulots qu'il a exercés pendant cette décennie à l'étranger. Bien qu'amateur de jeux de hasard et de jolies femmes, J. Masaryk avait un côté sérieux. Lorsqu'il travailla à la fonderie, il s'occupait de cours d'alphabétisation de ses collègues qui venaient de différents pays d'Europe. Il a révélé plus tard que ce fut sa meilleure formation pour sa future carrière diplomatique.
Époque de liberté
Masaryk retourna dans son pays natal au début de la Première Guerre mondiale. Il fut intégré à l'armée austro-hongroise et servit en Pologne en tant que soldat de l'infanterie. Les tensions entre les nationalités dans cette région de l'Europe ont amorcé une série de changements politiques après la fin de la guerre. Relégués au rang de citoyens de seconde classe de l'Empire, les Tchèques et les Slovaques possédaient un fort sentiment anti-germanique. Beaucoup d'entre eux ne voulaient pas se battre au nom de la dynastie des Habsbourg qui dirigeait alors l'Autriche-Hongrie. L'idée d'une nation séparée faisait grandement son chemin, projet pour lequel Tomáš Masaryk, son père, a joué un rôle clé. Celui-ci a d'ailleurs été élu président du nouveau pays en 1918.
Fils du président, Jan travaille au sein du ministère des affaires étrangères. Il a été nommé à différents postes (d'abord chargé d'affaires à Washington D.C, membre de la délégation tchécoslovaque à Londres après 1921 puis secrétaire privé d'Édouard Bénès, autre personnage clé du mouvement dans le nouveau gouvernement). Jan Masaryk se maria pendant cette période, mais l'union avec Frances Crane Leatherbee prit fin en 1931.
En 1925, J. Masaryk est nommé ambassadeur en Grande-Bretagne et sa chancellerie de Grosvenor Square, et résidence, devinrent des lieus de rencontres de la communauté diplomatique internationale. J. Masaryk était une figure appréciée à Londres, connu pour son esprit, son érudition, mais aussi son talent de pianiste lors de fêtes. On disait de lui qu'il aimait raconter des histoires un peu osées. Comme son père, il s'orientait plus vers l'Ouest que vers l'Est ; il rejeta ainsi le mouvement panslave et considérait la Russie bolchévique comme une menace pour la stabilité et à l'indépendance de la Tchécoslovaquie.
Menace de l'Allemagne nazie
Tout au long des années 1930, Masaryk continua à faire la navette entre Londres et Prague et partait à l'occasion pour les États-Unis. Son père mourut en 1937 et cette disparition sembla lui insuffler un certain dévouement à l'égard d’Edvard Beneš, l'homme qui arriva à la présidence.
Lorsque le chancelier allemand Adolf Hitler voulut s'emparer des Sudètes, une conférence réunie en urgence se tint à Munich en présence des représentants des puissances de l'Europe de l'Ouest, mais ni Bénès ou Masaryk ne furent invités. On y décida d'appliquer une politique d'apaisement et Bénès l'accepta. Hitler fut autorisé à s'emparer des Sudètes en . Moins de six mois plus tard, les troupes de la Wehrmacht furent envoyées à Prague et l'État-nation indépendant que Tomáš Masaryk avait créé disparut. C'est alors, depuis Londres, que Jan Masaryk participa aux émissions radiophoniques de la BBC, lancées le , sous le nom de Ici Londres. Un an plus tôt, il avait lancé cet appel au lendemain de la conférence de Munich : « L'heure de la vérité a sonné, la lutte pour l'extermination du nazisme a commencé. Cette lutte, nous finirons par l'emporter et la vérité finira par triompher ».
Media
- Jan Masaryk, Histoire d'une trahison, film allemand, tchèque et slovaque réalisé par Julius Sevcík en 2016.
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