Haut-Rhin

Le Haut-Rhin[Note 1] (prononcé /o.ʁɛ̃/, en alsacien : 's Iwerlànd[2]) est un département français de la région Grand Est. Il fait partie de la région historique et culturelle d'Alsace avec le département du Bas-Rhin. La préfecture ainsi que le conseil départemental sont situés à Colmar bien que la plus grande ville du département soit Mulhouse. Ses habitants sont appelés les Hauts-Rhinois. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 68.

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Haut-Rhin
Administration
Pays France
Région Grand Est
Création du département
Chef-lieu
(Préfecture)
Colmar
Sous-préfectures Altkirch
Mulhouse
Thann
Président du
conseil départemental
Brigitte Klinkert (DVD)
Préfet Laurent Touvet[1]
Code Insee 68
Code ISO 3166-2 FR-68
Démographie
Gentilé Haut-Rhinois, Haut-Rhinoise
Hauts-Rhinois, Haut-Rhinoises
Population 764 030 hab. (2017)
Densité 217 hab./km2
Géographie
Superficie 3 525,17 km2
Subdivisions
Arrondissements 4
Circonscriptions législatives 6
Cantons 17
Intercommunalités 16
Communes 366

    Sur le plan démographique et économique, le Haut-Rhin est dominé par l'agglomération mulhousienne : 40 % de la population haut-rhinoise vit dans l'aire urbaine de Mulhouse[3] tandis que la zone d'emploi de Mulhouse couvre 431 337 habitants[4] soit 57 % de la population du département.

    Le Haut-Rhin occupe la partie méridionale de l'Alsace. La majeure partie du département est située dans la plaine d'Alsace, sur toute la partie est, avec les régions naturelles du Ried dans le nord-est et la Hardt dans le sud-est. Dans l'ouest s'étendent les Hautes-Vosges, tandis que le Jura alsacien s'étend dans la partie sud, le Sundgau.

    Le département a été créé à la Révolution française, le . En 1798, la République de Mulhouse, enclavée en Haute-Alsace, vote sa Réunion à la France et fait partie du Haut-Rhin. De 1800 à 1816, le Haut-Rhin inclut Mandeure et les communes de l'ancienne principauté de Montbéliard (Grafschaft Mömpelgard). Jusqu'en 1871, le Territoire de Belfort était un arrondissement du département du Haut-Rhin. Resté français après l'annexion de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand puis devenu un département à part entière en 1922, il n'a jamais réintégré le Haut-Rhin ni l'Alsace. Il a par la suite intégré la région Franche-Comté (puis Bourgogne-Franche-Comté).

    Le Haut-Rhin a intégré la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine à la suite de la fusion des régions votée en 2015. Cet acte III de la décentralisation, qui comprend aussi une loi d'affirmation des métropoles, permet à la plus grande intercommunalité haut-rhinoise, Mulhouse Alsace Agglomération, d'adopter le statut de communauté urbaine. Forte de 264 723 habitants, la métropole haut-rhinoise est la 2e intercommunalité la plus peuplée de la grande région, derrière l'Eurométropole de Strasbourg mais devant la métropole du Grand Nancy, Metz Métropole et la communauté urbaine du Grand Reims.

    La collectivité territoriale du Haut-Rhin sera fusionnée avec celle du Bas-Rhin le , cette fusion donnera lieu à la création de la « collectivité européenne d'Alsace »[5]. À l'instar des départements corses, le Haut-Rhin continuera d'exister en tant que circonscription départementale.

    Géographie

    Vue sur la crête des Vosges, dominée par le Grand Ballon.

    D'une superficie de 3 525,17 km2[6], le département du Haut-Rhin fait partie de la région Grand Est.

    Il est limitrophe des départements du Bas-Rhin, des Vosges et du Territoire de Belfort. Il partage 66,44 kilomètres de frontières avec l'Allemagne à l'est[6] (land du Bade-Wurtemberg), le long du Rhin, et 78,37 km avec la Suisse au sud[6] (cantons du Jura, de Soleure, de Bâle-Campagne et de Bâle-Ville). Le point culminant du Haut-Rhin est le Grand Ballon, point culminant du massif des Vosges à 1 424 m d'altitude ; et le point le plus bas à 179 m, le long du Rhin.

    Le département est d'année en année de plus en plus fortement atteint par la sécheresse, entrainant la perte de milliers d'arbres tous les ans La sécheresse a ainsi touché 40 % des terres alsaciennes en 2018, contre une normale décennale de 15 %[7].

    Les différentes régions naturelles de l'Alsace.

    Climat

    Le climat du Haut-Rhin est de type semi-continental ou montagnard, marqué par des hivers froids et secs et des étés chauds et orageux, du fait de la protection occidentale qu'offrent les Vosges. Cette protection, illustration de l'effet de fœhn, a notamment pour conséquence que la région de Colmar est l'une des plus sèches de France (faiblesse des précipitations). Le Sundgau est bien plus humide, situé face à la trouée de Belfort, n'étant pas protégé par les Vosges. Son climat est de ce fait plus proche de celui de la Franche-Comté (voir : climat du Territoire de Belfort).

    Le Massif des Vosges est généralement enneigé de décembre à début avril. Les grisailles et les brumes étant moins persistantes durant les mois d'hivers que dans le Bas-Rhin, ce département bénéficie d'un ensoleillement plus important, propice notamment au développement de son vignoble.

    Échangeur A35 - A36.

    Voies de communication et transport

    Borne délimitant les deux départements alsaciens sur la D35 entre Saint-Hippolyte (Haut-Rhin) et Orschwiller (Bas-Rhin).

    Les transports dans le Haut-Rhin sont principalement axés sur l'axe nord-sud de l'Alsace. Les axes majeurs sont principalement situés en plaine.

    Les principales voies de communications dans le Haut-Rhin :

    Histoire

    Le département a été créé à la Révolution française, le en application de la loi du et du décret du , à partir de la moitié sud de la province d'Alsace (Haute-Alsace).

    1852.

    Ses limites furent modifiées plusieurs fois :

    Évolution des frontières départementales depuis 1871.

    Emblèmes

    Blason

    Blasonnement :
    De gueules à la bande d'or accompagnée de six couronnes du même, trois en chef et trois renversées en pointe.
    Commentaires : Le blason du Haut-Rhin est aux armes du landgraviat de la Haute-Alsace qui devint propriété de la maison de Habsbourg en 1130. Le choix des couronnes comme meubles, qui date de 1418, traduit les aspirations des Habsbourg à la royauté et s'inspire sans doute des couronnes des rois mages dont le culte était répandu dans la vallée du Rhin.

    Politique et administration

    Politique

    Tendances politiques

    Résultats du premier tour de l'élection présidentielle française de 2012 dans le Haut-Rhin :

    Le Haut-Rhin, au même titre que l'Alsace en général, est un bastion de la droite.

    Administration

    Le Haut-Rhin, placé sous l'autorité du préfet du Haut-Rhin, siégeant à l'Hôtel de préfecture du Haut-Rhin à Colmar, est subdivisé en quatre arrondissements, chacun placé sous l'autorité d'un sous-préfet, siégeant au chef-lieu.

    Les arrondissements du Haut-Rhin, à savoir ceux d'Altkirch, de Colmar, de Mulhouse et de Thann, sont subdivisés en cantons (31 Cantons du Haut-Rhin), eux-mêmes subdivisés en communes (377 communes du Haut-Rhin).

    Ces dernières, ayant à leur tête un maire (maires du Haut-Rhin), sont, pour la plupart, regroupées dans des intercommunalités (intercommunalités du Haut-Rhin) et/ou dans des Pays LOADDT (Liste des pays d'Alsace), ayant à leur tête un président.

    La politique des communes est menée par des conseils municipaux, avec à leur tête un maire, et celle des intercommunalités par des conseils communautaires, avec à leur tête un président.

    Celle du département est menée par un conseil départemental de département (conseil départemental du Haut-Rhin), constitué des 34 élus, par canton, au suffrage universel direct, avec, à leur tête, un président.

    Le département est représenté au conseil régional d'Alsace par les 18 conseillers régionaux du Haut-Rhin, élus au suffrage universel direct.

    Il est aussi représenté au Parlement par 4 sénateurs (sénateurs du Haut-Rhin) ainsi que par 6 députés (députés du Haut-Rhin), élus dans les 6 circonscriptions législatives du département (circonscriptions législatives du Haut-Rhin).

    Démographie

    Mulhouse : superposition de la Couronne périurbaine, de la banlieue, de la zone d'emploi et du périmètre de Mulhouse Alsace Agglomération.
    Hôtel de ville de Mulhouse.

    Les habitants du Haut-Rhin sont appelés les Haut-Rhinois.

    En 2017, le département comptait 764 030 habitants[Note 2], en augmentation de 1,17 % par rapport à 2012 (France hors Mayotte : +2,36 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1791 1801 1806 1821 1826 1831 1836 1841 1846
    -303 663414 265--424 258447 109464 775-
    1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891
    494 147499 442515 802530 285458 873453 374461 942462 549471 609
    1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946
    477 477495 209512 079517 865468 943490 654516 726507 551471 705
    1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011
    509 647547 920585 018635 209650 372671 319708 025736 477753 056
    2016 2017 - - - - - - -
    762 743764 030-------
    (Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[8] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[9] puis population municipale à partir de 2006[10].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Le plus grand bassin de population mais aussi d'activité commerciale et industrielle est l'aire urbaine de Mulhouse (composée de Mulhouse intra-muros, sa banlieue et sa couronne périurbaine), c'est la « capitale économique » de la Haute-Alsace, avec 110 351 habitants (278 206 dans l'aire urbaine[11], soit près de 40 % de la population haut-rhinoise[12]).

    La ville de Colmar, 69 105 habitants en 2017 (116 000 dans l'aire urbaine) étant la capitale administrative regroupant les services de la préfecture et du conseil départemental.

    Le triangle formé par Mulhouse, Guebwiller et Thann présente un pouvoir d'attraction marqué, avec le développement d'implantations commerciales observées surtout dans le nord de l'agglomération, entraînant, d'une part, des réflexes de choix guidés par l'avantage de la proximité de l'emploi et d'autre part, des zones de chalandises de plus en plus vastes, englobant désormais Rouffach traditionnellement tournée vers Colmar qui semble s'allier à Sélestat au sein d'une communauté Centre-Alsace.

    Communes les plus peuplées

    Carte des communes du Haut-Rhin de plus de 10 000 habitants. On remarque qu'un grand nombre d'entre elles se situent dans la banlieue de Mulhouse.
    Liste des 15 communes les plus peuplées du département
    Nom Code
    Insee
    Intercommunalité Superficie
    (km2)
    Population
    (dernière pop. légale)
    Densité
    (hab./km2)
    Modifier
    Mulhouse 68224 Mulhouse Alsace Agglomération 22,18 109 443 (2017) 4 934
    Colmar 68066 Colmar Agglomération 66,57 69 105 (2017) 1 038
    Saint-Louis 68297 Saint-Louis Agglomération 16,85 21 177 (2017) 1 257
    Wittenheim 68376 Mulhouse Alsace Agglomération 19,01 14 317 (2017) 753
    Illzach 68154 Mulhouse Alsace Agglomération 7,50 14 691 (2017) 1 959
    Rixheim 68278 Mulhouse Alsace Agglomération 19,53 13 902 (2017) 712
    Kingersheim 68166 Mulhouse Alsace Agglomération 6,69 13 055 (2017) 1 951
    Riedisheim 68271 Mulhouse Alsace Agglomération 6,96 12 645 (2017) 1 817
    Cernay 68063 CC de Thann-Cernay 18,04 11 565 (2017) 641
    Guebwiller 68112 CC de la Région de Guebwiller 9,68 11 094 (2017) 1 146
    Wittelsheim 68375 Mulhouse Alsace Agglomération 23,63 10 355 (2017) 438
    Pfastatt 68256 Mulhouse Alsace Agglomération 5,24 9 579 (2017) 1 828
    Brunstatt-Didenheim 68056 Mulhouse Alsace Agglomération 14,10 8 012 (2017) 568
    Thann 68334 CC de Thann-Cernay 12,51 7 780 (2017) 622
    Wintzenheim 68374 Colmar Agglomération 18,97 7 594 (2017) 400

    Tourisme

    Les résidences secondaires

    Selon le recensement général de la population du , 2,6 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.

    Ce tableau indique les principales communes du département du Haut-Rhin dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.

    Culture

    Langue

    XIXe siècle

    Au commencement du XIXe siècle, l'annuaire du département du Haut-Rhin mentionne que l'alsacien[Note 3] est encore l'idiome d'une partie considérable du département. Expliquant que ce dialecte se rapprocherait beaucoup de celui qui est en usage en Suisse. Concernant la partie vosgienne du département, c'est « une espèce de patois Lorrain » qui, à cette époque, y est encore parlé[13].

    Dans les campagnes du Mont-Terrible et de l'arrondissement de Belfort, on se servait d’un « patois » décrit à l'époque comme « composé de mots français, latins et celtiques ; appelé le Romain »[13].

    Le français y était cependant, surtout dans les villes, le « langage ordinaire » des habitants : car depuis la Révolution, l'usage de cette langue s'était davantage répandu dans le Haut-Rhin[13].

    Vers 1831, d'après Achille Pénot, l'étude de la langue française était presque nulle dans la majorité des écoles du département. Car les parents, voire les instituteurs, ne semblaient pas sentir suffisamment l'importance du français[14].

    Frontière linguistique

    Vers 1868, d'après Georges Stoffel (Cf. bibliographie), la ligne séparant l'alémanique des parlers romans passait par : Réchésy, le Puix, Suarce, Lutran, Valdieu, Reppe, Bréchaumont, Bretten, la Chapelle-sous-Rougemont et suivait le sommet de la montagne qui sépare la vallée de Masevaux de celles de Rougemont et de Giromagny.

    Notes et références

    Notes

    1. L'appellation historique Haute-Alsace est parfois utilisée comme synonyme pour désigner ce département, notamment dans le nom retenu pour son université, sans que cet espace historique corresponde exactement au département actuel.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2020, millésimée 2017, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2019, date de référence statistique : 1er janvier 2017.
    3. Langue désignée dans l'ouvrage sous le terme « allemand corrompu ». Plusieurs ouvrages français du XIXe siècle désignent la langue alsacienne sous cette appellation.

    Références

    1. « Compte-rendu du Conseil des ministres du lundi 22 août 2016 », elysee.fr, (consulté le 22 août 2016)
    2. [PDF] Office pour la Langue et la Culture d’Alsace, « Wàs brücht m’r im Elsàss ? Petit lexique français-alsacien », sur oclalsace.org (consulté le 10 décembre 2013).
    3. aire urbaine de Mulhouse - Pourcentage de population du département : 38,3 %
    4. INSEE - Zone d'emploi 2010 de Mulhouse (4208)
    5. « Le Bas-Rhin et le Haut-Rhin vont fusionner en "collectivité européenne d'Alsace" », Le Huffington Post, (lire en ligne, consulté le 1er novembre 2018)
    6. [PDF] « Le Département en chiffres », sur cg68.fr, (consulté le 8 février 2014)
    7. « Sécheresse : dans la forêt vosgienne, sapins et épicéas « n’arrêtent plus de mourir » », sur Reporterre,
    8. Site sur la Population et les Limites Administratives de la France - fiche historique du département
    9. Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
    10. Fiches Insee - Populations légales du département pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017
    11. « Recensement 2006 - aire urbaine de Mulhouse : 278 206 habitants », sur www.recensement.insee.fr (consulté le 7 juin 2010)
    12. Aire urbaine de Mulhouse - Pourcentage de population du département: 38,3 %.
    13. Annuaire du département du Haut-Rhin, imprimerie J.H. Decker, Colmar, An XII
    14. Achille Pénot, Statistique générale du département du Haut-Rhin, Mulhausen, 1831

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Georges Stoffel, Dictionnaire topographique du département du Haut-Rhin, Paris, 1868. (notice BnF no FRBNF37374245)

    Articles connexes

    Liens externes

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