Fender Stratocaster

La Stratocaster est un modèle de guitare électrique produit par la marque américaine Fender. Elle succède en 1954 à la Telecaster, sans la remplacer, celle-ci restant au catalogue jusqu'à nos jours. Sa silhouette est devenue l'icône même de la guitare électrique et c'est l'un des modèles les plus répandus au monde.

Fender Stratocaster
époque CBS 1970

Photographie d'une Fender Stratocaster
Fabricant Fender Elect.Inst.Corp.
Période Depuis 1954 et sans interruption depuis
Fabrication
Corps Solid Body
Manche Vissé (3 ou 4 vis) selon l'année de fabrication
Bois utilisés
Corps Frêne ou Aulne et quelques versions en bois divers
Manche Érable
Touche Manche d'une pièce en érable ou avec une touche rapportée en palissandre
Accastillage
Chevalet Chevalet-cordier
Cordier Bloc vibrato flottant et certains modèles à cordier fixe
Micros 3 Single coils ou Humbuckers selon le modèle (voir article)
Couleurs disponibles
Nombreux coloris, opaques et translucides

Elle est née des impressions et remarques des premiers guitaristes qui ont utilisé des Telecaster, nombre d'entre eux désirant une guitare plus élaborée, utilisable en blues ou pour la musique folk, avec un second pan coupé pour l'équilibre de l'instrument en position de jeu, un micro supplémentaire médium, un micro aigu au moins « métallique » et un vibrato afin de détendre les cordes et d'obtenir un effet « guitare hawaïenne ». Si la Telecaster tirait son nom de l'engouement du public pour la télévision naissante, c'est le début de la conquête spatiale qui inspira celui de sa petite sœur.

Les premières esquisses sont dessinées en 1954 par Leo Fender, avec l'avis de Freddie Tavares et George Fullerton, la Stratocaster adopte une forme avant-gardiste pour l'époque. N'étant pas guitariste lui-même, Leo Fender fait appel à des professionnels de musique country, tels que Bill Carson et Rex Gallion, pour des essais et faire valider les options choisies à chaque étape de la conception et s'assurer que le modèle correspond à leurs besoins.

Dès le départ, la guitare est conçue pour une production industrielle en série. Toutes les parties sont aisément démontables à l'image du manche qui est vissé et non collé sur le corps, à l'opposé des Gibson, (le millésime d'un exemplaire est ainsi parfois difficile à établir, le manche pouvant être d'une année et le corps d'une autre). Le démontage/remontage et la modification de l'instrument est fréquemment pratiqué avec un mélange de différents modèles : la « Blackie » d'Eric Clapton étant probablement l'exemple le plus emblématique de ces pratiques. La Stratocaster aura largement participé à l'évolution de la musique populaire occidentale depuis les années 1950.

Croquis du brevet du vibrato de la Stratocaster

Description

La Stratocaster est une guitare de type solid-body, c’est-à-dire à « corps plein » (par opposition à la guitare acoustique dont le corps creux forme une caisse de résonance). La forme générale du corps a été conservée tout au long de son existence, avec quelques modifications peu sensibles notamment sur la tranche, les deux cornes haute et basse et la tête plus large à l'époque dite "CBS".

Construction

Initialement proposée uniquement avec un corps en frêne travaillé en séries sur machines automatiques, elle comporte à partir de 1956 un corps en aulne (pour les finitions opaques, le bois d'aulne n'ayant pas en général de propriétés esthétiques valorisables) ou en frêne pour les finitions translucides, constitué de plusieurs pièces collées longitudinalement, ou d'une seule dans quelques cas.

Le manche comporte au départ vingt-et-une cases, et est vissé au corps par quatre vis jusqu'à mai 1971, par trois vis ensuite, pour revenir à quatre vis au début des années 1980. À l'origine en érable massif, il a reçu une touche en palissandre à partir de la fin 1959 sur certains modèles. L'ébène a également été utilisé à l'époque des modèles "élite", de façon assez confidentielle. La tête sera modifiée pour être agrandie vers le bas dans l'échancrure à l'époque CBS pour cause de déformations provoquées par le tirant des cordes.

Les fabrications actuelles comportent, selon le modèle, vingt-et-une ou vingt-deux cases, et possèdent une touche en érable rapporté ou en palissandre. Certaines fabrications spéciales ont repris le manche en une pièce d'érable.

L'ensemble se révèle très robuste, comme Léo Fender le souhaitait, malgré un niveau de sophistication supérieur à la Telecaster, qui reste la référence en la matière. En attestent les terribles souffrances subies par les modèles utilisés au fil de centaines de concerts, qui n'ont pas empêché de conserver en état de marche de très nombreux exemplaires sur plus de 50 ans.

Les micros et l'électronique

Dotée au départ de trois micros magnétiques simple bobinage (single coil) identiques, la Stratocaster permettait à l'origine d'obtenir trois sons, à l'aide d'un sélecteur (switch) à trois positions (chaque position correspondant à la sélection d'un des trois micros). En plaçant le sélecteur dans une position intermédiaire (entre deux crans), il était possible d'obtenir des sons intéressants (devenus depuis caractéristiques de l'instrument), correspondant à la combinaison de deux micros en parallèle. L'astuce fut utilisée par de nombreux guitaristes. Le commutateur à cinq positions apparaît dans les années 1970, rendant la sélection des combinaisons intermédiaires de micros plus stable (micros manche + milieu et milieu + chevalet).

Certains modèles récents de Stratocaster sont munis d'un switch spécial nommé « S-1 », permettant une palette sonore étendue (les guitares de la gamme American Deluxe sont notamment équipées de ce commutateur). Certaines guitares (y compris les Stratocaster Elite et Powerhouse ainsi que les modèles « signature » pour Eric Clapton, Richie Sambora, Buddy Guy, Gerry McGee, Nono et John Mayer) sont pourvues d'un circuit actif avec atténuation des graves et des aigus (TBX/treble-bass expander) et égalisation variable des fréquences moyennes (MDX/mid boost) avec 12 ou 25 dB de puissance sonore (selon les modèles).

Les micros ont eux-mêmes évolué au cours du temps, recherchant un niveau de sortie plus élevé ou au contraire modéré, munis de plots (aimants) de hauteur égale ou étagés (ce qui permet de favoriser certaines cordes, en particulier lorsque les guitaristes utilisaient des jeux de cordes dont la corde de sol était "filée"), ou encore de micros "noiseless" dont l'objet est de limiter les parasites en conservant un son relativement proche de l'origine. Certains modèles ont enfin reçu un ou deux micros humbucker en position aigüe et grave.

Le vibrato

Dans les années 1950, la Stratocaster est la première guitare à être munie d'un bloc vibrato efficace. Les autres bras de vibratos de l'époque, et en particulier ceux de Paul Bigsby, ne permettaient pas de garder un accordage stable en utilisation intensive. Le bloc chevalet-cordier de la Stratocaster, breveté par Leo Fender, (voir schéma) permet des effets de vibrato plus importants (au-delà d'un demi-ton), ce qui donne de nouvelles perspectives d'effets sonores aux guitaristes. Il est resté probablement un des modèles les plus efficaces jusqu'à l'arrivée des chevalets de vibrato à blocage Floyd Rose dans les années 1980.

Le modèle d'origine comporte six vis contre lesquelles la platine du chevalet est mise en butée, grâce à l'action de 5 ressorts disposés à l'arrière du corps. Le vibrato peut fonctionner avec 2, 3, 4 ou 5 ressorts selon la souplesse souhaitée. Fender propose maintenant un modèle de vibrato plus efficace à couteaux sur certaines guitares comme les modèles « American Standard », aisément reconnaissable car il ne comporte plus que deux vis. Il est réputé permettre un accordage plus stable que le modèle d'origine, sans toutefois prétendre rivaliser avec un Floyd Rose. En 1991 Fender sortit un vibrato à blocage deluxe ayant l'aspect d'un vibrato à couteaux tout en gardant les traits du Floyd Rose et permettant une installation plus aisée sans aucune modification majeure du corps. Ce modèle disparut du commerce en 2007.

Certains modèles à vocation économique ont été proposés sans vibrato dans les années 1970, le cordier-chevalet est identique, mais dans ce cas directement vissé au corps en lieu et place du bloc vibrato métallique.

Une conception novatrice

La Stratocaster se démarque, en termes de design, assez rapidement des autres instruments produits à l'époque (et destinés aux mêmes courants musicaux) en se parant de couleurs vives empruntées aux peintures et vernis automobiles, qui se diversifient à la même époque aux États-Unis (les guitares produites jusque-là adoptaient des coloris classiques de type bois teinté ou en « sunburst », un dégradé de brun). Le dessin révolutionnaire du corps nommé « french curves » (« courbes françaises ») prend également en compte plusieurs considérations ergonomiques, qui ont globalement été reprises depuis par de nombreux fabricants, comme la "découpe ventrale" haute arrière, ou encore le chanfrein de confort pour l'avant-bras droit.

La Stratocaster se distingue en effet par ses aspects pratiques et ergonomiques : son poids est peu élevé en comparaison d'autres modèles (en particulier la Gibson Les Paul, principale concurrente dans les années 1950, qui est nettement plus lourde), son échancrure basse, qui permet un accès facilité aux dernières cases (les plus aiguës), son échancrure haute, qui donne un meilleur équilibre en position de jeu. Enfin, elle regorge de bonnes idées pratiques, comme la position de la prise Jack en façade (qui évite des arrachements fréquents, sur scène notamment), la position étudiée des potentiomètres, qui "tombent bien sous la main", ou encore les possibilités de réglage individuel de la hauteur des cordes, par l'intermédiaire du chevalet et de ses 6 pontets individuels. Elle est sans aucun doute le modèle de guitare électrique le plus polyvalent, et aussi celui qui sera le plus imité, voire purement et simplement copié, par des fabrications japonaises notamment.

Évolutions et déclinaisons du modèle

Son succès est assuré dès le début par de nombreux guitaristes célèbres qui l'adoptent au cours des premières années. Des modèles « signature » sont créés (souvent en série limitée) pour rendre hommage à ces artistes, à des prix souvent assez élevés.

Les modèles originaux des années 1950 et début 1960 ont atteint de telles cotes dans les années 1980 que Fender a décidé de rééditer des modèles reprenant les spécificités de leurs aînés sous le nom de « re-issue ». Ces rééditions continuent à être commercialisées de nos jours.

D'abord produite uniquement aux États-Unis, des ateliers sont également créés dans les années 1980 et 1990 au Japon, puis au Mexique. Ces ateliers ont des savoir-faire différents, ce qui donne des sonorités plus ou moins différentes selon leur provenance, essentiellement par le montage de micros différents, l'écart majeur portant (surtout pour les premières productions) sur la fiabilité, la finition et la qualité des manches. Des Stratocasters sont également fabriquées en Corée du Sud sous la marque Squier by Fender. Des versions pour gaucher ou à douze cordes sont progressivement commercialisées.

Quelques améliorations sont apportées au cours des années comme les mécaniques à bain d'huile, ou des pontets de chevalet redessinés.

Aujourd'hui, la Stratocaster a été déclinée avec de nombreuses adaptations (micros variés, à double bobinage, vibrato amélioré, circuits électroniques sophistiqués, etc.) mais l'originale parait finalement être un instrument abouti, sans véritables limites (couvrant tant le "shred", que le blues, le rock ou le funk et jazz).

Dans les années 1970, le succès du modèle amène de nombreux fabricants japonais à proposer des copies de très bonnes qualités à des prix abordables comme Ibanez et sa sous-marque Cymar et bien d'autres. Ils développent aussi des superstrats au dessin plus agressif, accompagnant la mode. Ces guitares hybrides proposent généralement des Humbuckers et différentes configurations de micros (type HSS, H, HH, HSH et HHH), et éventuellement d'un vibrato Floyd Rose (qui permet les « dive bombs » ou de faire « crier » la guitare). Elles sont cependant moins polyvalentes qu'une véritable Stratocaster. En contrepartie, leur équipement et leur design répondent mieux aux demandes de guitaristes de styles plus extrêmes, comme le hard rock et le metal.

La Stratocaster existe aujourd'hui sous plusieurs configurations qui se caractérisent par différentes séries, qui évoluent régulièrement [1] :

  • American Professional : fabriquée à Corona en Californie, cette série remplace l'American Standard ; Elle est dotée de nouveaux micros simples V-Mod (disponible en version HSS), elle conserve le côté originel de la Stratocaster et sa polyvalence. Le profil du manche "Deep C" moderne accompagné de 22 frettes "narrow-tall" offrent un meilleur confort de jeu. Son circuit "Treble Bleed" permet de conserver les aigus même lorsque le volume est bas[2].
  • American Performer : fabriquée à Corona en Californie, cette série remplace l'American Special ; Elle est dotée de micros simples Yosemite (disponible en version HSS) ainsi que d'un potentiomètre "push-pull" activant le micro manche pour plus de polyvalence. Elle possède un profil de manche "C" moderne ainsi que 22 frettes "Jumbo"[3].
  • American Elite : fabriquée à Corona en Californie, cette série remplace l'American Deluxe ; Dotée de la quatrième génération de micros "Noiseless" ainsi que d'un commutateur "S-1", elle offre une meilleure polyvalence (disponible en version HSS). Le profil de son manche évolutif "Modern C to D" est conçu pour un confort de jeu optimal. Elle possède également des mécaniques auto-bloquantes pour une meilleure stabilité d'accord[4].
  • American Original : fabriquée à Corona en Californie, cette gamme offre deux modèles de Stratocasters ; l'American Original '50s, qui présente des caractéristiques vintage des modèles des années 1950 avec des micros "Pure Vintage '59" et un profil du manche épais "Soft V" ; la touche est uniquement disponible en érable.[5] L'American Original '60s présente quant à elle des caractéristiques vintage des modèles des années 1960. Elle est dotée de micros "Pure Vintage '65" ainsi que d'un manche épais en "C" ; la touche est uniquement disponible en palissandre[6].
  • Standard : fabriquées au Mexique, Stratocasters de conception classique ;
  • Classic : fabriquées au Mexique, gamme constituée de rééditions de modèles historiques ;
  • Deluxe : fabriquées au Mexique, version plus luxueuse de la Stratocaster Standard.

Les combinaisons sont quasi-infinies, même en l'absence de réelles nouveautés, les micros, le bois du corps pouvant être différents, le type de vibrato, la tête, etc. Sachant que deux guitares ayant été faites dans une même journée peuvent ne pas sonner l'une comme l'autre de la même façon, il est important de faire un essai en magasin, bien que les différences principales proviennent souvent de réglages. Qui plus est, dans le marché de l'occasion les Fender Stratocaster anciennes ont souvent été modifiées, en particulier les modèles des années 1970 et 1980 à l'époque de CBS, dont la réputation n'était guère valorisante avec des fabrications de qualité abaissées. Le vieillissement progressif des différents composants (micros, bois notamment), différencié selon l'utilisation et les conditions de conservation, a tendance à augmenter les écarts de sonorité entre les exemplaires d'une même époque.

Modèles les plus emblématiques

Janick Gers de Iron Maiden avec une Stratocaster ayant une touche en palissandre
  • Stratocaster 1954 : Les premières Strats sont le graal des collectionneurs. Fabriquées en séries restreintes, elles demeurent rarissimes (après une petite dizaine de prototypes, Fender fabriqua une soixantaine d'exemplaires de préproduction au printemps 54, essentiellement destinés aux magasins à titre d'échantillon ou à des guitaristes proches de la marque, puis débuta la production en petite série le avec 200 instruments, soit 268 guitares en tout sur l'année). Une belle Strat de ce millésime atteint aujourd'hui facilement 60 à 80 000 euros pour un modèle de série, 150 000 euros pour les quelques modèles de préproduction, voire davantage s'il s'agit d'une des (très) rares Custom Color, dont on connait 3 ou 4 exemplaires (la couleur standard chez Fender, de tous temps, étant le dégradé Sunburst, jaunâtre ou parfois ambré pour les modèles de préproduction). Quelques musiciens de renom jouent sur cet instrument mythique, dont quelques très rares modèles avaient un corps en une seule et unique pièce, favorisant particulièrement les vibrations naturelles et donc la sonorité de l'instrument. David Gilmour possède un modèle Custom Color (blanc cassé) de cette année, la mythique guitare portant le numéro de série 0001, bien qu'elle ne soit absolument pas la première produite. On dit que le modèle Fiesta Red de la même année, offert par Leo Fender au guitariste Pee Wee Crayton, portait également le numéro de série 0001. Parmi les autres possesseurs de Strat '54 on compte Mark Knopfler (couleur standard sunburst), George Harrison (couleur standard sunburst offerte par Eric Clapton), Eric Johnson (couleur standard sunburst).
  • Modèles '50s : Les autres millésimes des années 1950 donnent tous d'exceptionnels instruments, privilégiés par les plus grands musiciens (ce qui fit exploser leur cote au début des années 1980). Eric Clapton et ses Strats mythiques Brownie (1956) et Blackie (composite de plusieurs modèles, essentiellement 1957, et vendue plus d'un million de dollars au profit de son centre de désintoxication Crossroads) ou Hank Marvin (1958, première Stratocaster Fiesta Red livrée en Europe, offerte par Cliff Richard).
  • Modèles '60s : Divers modèles du début des années 1960 ont fait le bonheur de grands musiciens, tels Stevie Ray Vaughan, Rory Gallagher, Mark Knopfler, John Frusciante ou Hank Marvin.
Réplique en bronze de la guitare électrique Stratocaster de 1961 de Rory Gallagher située au Rory Gallagher Corner à Dublin.
  • Stratocaster « Série L » : En 1963 les numéros de série des Stratocasters dépassèrent les 100 000. Une erreur sur le premier lot de plaques portant ces numéros fit figurer un « L » au lieu du « 1 » initial, d'où le surnom officieux de Série L. Ces guitares sont en général d'excellents instruments, au son plus rond que les modèles des années 1950 qui étaient équipés jusqu'à l'été 1959 d'un manche monobloc 100 % érable. Le profil des manches est souvent considéré comme le meilleur jamais sorti des ateliers de Fender, tandis que la touche rapportée en palissandre (« rosewood » en anglais) procure un rendu sonore moins claquant et plus chaleureux que celui de l'érable. George Harrison et sa mythique « Rocky » revernie et décorée par ses soins façon psychédélique, ou, en France, Axel Bauer, -M- ou Jean-Michel Kajdan utilisent ces instruments.
  • Stratocaster « CBS » : Ce sont les modèles de la fin des années 1960 et des années 1970, période durant laquelle la marque Fender était détenue par le groupe CBS. Les Stratocasters CBS diffèrent des modèles antérieurs par leur crosse de tête élargie, et par certaines caractéristiques introduites au début des années 1970 comme le réglage de barre de manche sur crosse type « Bullet » et la fixation du manche à trois vis. Les avis sont partagés sur la qualité des instruments de cette époque. On leur reproche souvent leur poids excessif (les corps sont alors fabriqués en frêne, bois nettement plus dense que l'aulne) et les tolérances d'ajustage moins précises, rançon du passage à la fabrication en grande série. Ces modèles furent utilisés par de nombreux guitaristes renommés durant leur période de commercialisation (par exemple Jimi Hendrix ou David Gilmour) et sont toujours utilisées par de nombreux guitaristes, notamment Yngwie Malmsteen, Michael Landau ou Ritchie Blackmore. Les Stratocasters CBS sont actuellement rééditées sous la référence « American Vintage 70 ».

Malgré les choix de conception prenant en compte l'industrialisation, la production relativement artisanale et pragmatique des premières années (jusqu'à l'époque CBS) a donné lieu à des exemplaires hors standard, comme la numérotation des séries "L" (voir plus haut) ou l'utilisation de bois différents de la spécification (certains exemplaires ont le corps manifestement en acajou, sans que l'existence de commandes spéciales soit établie), ou encore des pièces constitutives montées d'origine mais différentes du standard en raison d'un approvisionnement spécifique (en dépannage parfois), que l'on peut découvrir lors du démontage.

Références

Sources

  • (en) Paul Balmer, The Fender Stratocaster Handbook : How to Buy, Maintain, Set Up, Troubleshoot, and Modify Your Strat, MBI, , 192 p. (ISBN 978-0-7603-2983-2, lire en ligne).
  • (en) Tony Bacon, The Fender electric guitar book : a complete history of Fender instruments, New York, NY, Backbeat Books, , 3e éd., 192 p. (ISBN 978-0-87930-897-1).
  • (en) Tom Wheeler, The Stratocaster chronicles : Fender : celebrating 50 years of the Fender Strat, Milwaukee, WI, H. Leonard, , 280 p. (ISBN 978-0-634-05678-9, lire en ligne).

Bibliographie

  • A.R. Duchossoir, The Fender Stratocaster, Hal Leonard Corp., Milwaukee - 1994 (ISBN 0-7935-4735-0)
  • (en) Tony Bacon, The Ultimate Guitar Book, London, Dorling Kindersley Ltd., , 192 p. [détail des éditions] (ISBN 0-8631-8640-8)
  • Tony Bacon et Paul Day, The Fender Book, édition française - 1994 (ISBN 2-905549-51-3)

Articles connexes

Liens externes

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