Decize
Decize est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle est labellisée Cité de Caractère de Bourgogne Franche-Comté depuis 2019.
Decize | |
Le pont de la vieille-Loire et la ville. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Nièvre |
Arrondissement | Nevers |
Canton | Decize |
Intercommunalité | Communauté de communes Sud Nivernais (siège) |
Maire Mandat |
Justine Guyot 2017-2020 |
Code postal | 58300 |
Code commune | 58095 |
Démographie | |
Gentilé | Decizois |
Population municipale |
5 393 hab. (2017 ![]() |
Densité | 112 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 49′ 43″ nord, 3° 27′ 41″ est |
Altitude | Min. 183 m Max. 243 m |
Superficie | 48,22 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ville-decize.fr |
Géographie
Localisation
Située à 198 m d’altitude, Decize est un chef-lieu de canton.
Site touristique fluvial à la jonction du canal du Nivernais et du canal latéral à la Loire, Decize se situe dans le Sud-Nivernais, aux portes du Morvan.

Decize se trouve à une trentaine de kilomètres de Nevers et de Moulins et à 260 km de Paris.
Villages, hameaux, lieux-dits, écarts
(liste non exhaustive)
- Crécy-les-Forges -
- Chalon
Communes limitrophes
![]() |
Sougy-sur-Loire | Saint-Léger-des-Vignes | Champvert | ![]() |
Avril-sur-Loire | N | Devay | ||
O Decize E | ||||
S | ||||
Saint-Germain-Chassenay | Cossaye |

Voies de communication et transports
Géologie et relief
La ville repose sur le bassin houiller de Decize-La Machine.
Hydrographie
La commune est au confluent de l'Aron et de la Loire. La Loire, venant de Lamenay-sur-Loire, reçoit sur sa rive droite le bras mort de la vieille-Loire, puis la rivière Aron. Depuis l'Aron, le canal du Nivernais joint le bassin de la Loire à celui de l'Yonne. Sur la rive gauche de la Loire, le canal latéral à la Loire joint Digoin et Briare. Au port de la jonction, ce canal communique avec la Loire.
- Vue depuis les quais de la vieille-Loire.
Climat
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −0,5 | −0,2 | 1,6 | 4 | 7,7 | 10,8 | 12,7 | 12,4 | 9,8 | 6,5 | 2,4 | 0,3 | 5,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,9 | 8,1 | 12 | 15,4 | 19,7 | 23 | 26 | 25,5 | 21,9 | 16,4 | 10 | 6,5 | 15,9 |
Précipitations (mm) | 66,8 | 60,2 | 55,1 | 60 | 84 | 68,2 | 50,8 | 66,5 | 75,8 | 71,4 | 73,1 | 76,8 | 808,7 |
Nombre de jours avec précipitations | 14,8 | 13,5 | 12,8 | 12,5 | 14,4 | 11,6 | 9,9 | 10,7 | 11,5 | 12,6 | 14,3 | 15,4 | 154 |
Toponymie
Histoire
Placé au carrefour de voies fluviales et terrestres, le site de Decize a favorisé l'implantation humaine. Les premières traces d'activité remontent au Néolithique, comme en témoignent les silex retrouvés.
Époque celtique
À l’époque celtique, Decize est un oppidum des Éduens, connu sous le nom de Decetia. La première mention de Decetia nous est donnée par Jules César, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules.
Selon ses commentaires (Livre VII, chapitre XXXIII), César y aurait réuni le sénat de la cité pour résoudre le conflit opposant Convictolitavis et Cotos, deux chefs éduens, pour la magistrature suprême (vergobret). César choisit Convictovitalis comme magistrat suprême des Éduens, pensant ainsi en faire des alliés.
Moyen Âge
Le Moyen Âge est l'époque qui nous a laissé le plus de traces de Decize. Installé au départ sur une île de la Loire, le bourg s'est rapidement étendu de part et d'autre du fleuve.
On raconte qu'au milieu du VIe siècle, le corps de l'évêque Aregius, mort à Nevers, est placé dans une barque qui, sans aucune aide, aurait remonté la Loire jusqu’à Decize, où il fut enterré[1]. Sous le nom de Saint-Aré, il devint donc le protecteur de la ville et le saint patron de la paroisse.
Les comtes de Nevers y font établir un château, aujourd'hui en ruines, et des murs d'enceinte dont témoigne encore la porte du Marquis d'Ancre.
Au XIe siècle, des bénédictins se sont installés dans la ville et y ont fondé le prieuré Saint-Pierre, qui passera plus tard (au XVIe siècle) aux mains des religieux Minimes, qui reconstruisirent une partie des bâtiments du couvent et de l'église.
Temps modernes
De 1691 à 1694, Marcelline Pauper (1666-1708) va fonder une succursale dans la ville des Sœurs de la Charité de Nevers pour soulager la misère du peuple. Au XVIIIe siècle, la ville subit de nombreuses transformations. Guillaume Godard, 1er maire de Decize de 1772 à 1779 et conseiller du roi à la connétablie de France, organise la construction du pont sur la Vieille Loire et pose la première pierre en 1775 (le pont fut achevé en 1783). Lors d'une famine, et pour donner du travail aux indigents, il fait construire la promenade des Halles en y faisant planter des platanes dont certains existent encore aujourd'hui. Le site fut inscrit en 1932 aux monuments naturels classés.
Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune a porté provisoirement les noms de Decize-le-Rocher et de Rocher-la-Montagne[2].
Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.
Entre 1790 et 1794, les communes voisines de Brain, Saint-Maurice-les-Decize et Saint-Prive-les-Decize sont rattachées à Decize[2].
XXe siècle
La Résistance a fait exploser le pont dans la nuit d’un 9 au 10 septembre 1944 [3]
En 1946, l'Atelier technique aéronautique de Rickenbach de la SNECMA est transfèré à Decize. Il s'agit d'ingénieurs allemands (et leur famille) travaillant sur la conception des moteurs à réaction sous la direction d'Hermann Östrich. A partir de 1947, ils sont progressivement installés sur le site de Villaroche en Seine-et-Marne.
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Administration municipale
Liste des maires
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[4]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[5].
En 2017, la commune comptait 5 393 habitants[Note 1], en diminution de 5,57 % par rapport à 2012 (Nièvre : -4,43 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Économie
- Anvis (industrie du caoutchouc).
- Anciennes Houillères de Decize (fermées en 1974).
- Usine Céramique de Decize créée par Joseph Boigues.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Intérieur de l'église Saint-Aré.
- Les remparts.
- Promenade des Halles.
- La porte du Marquis d'Ancre.
- L'église.
- Place Guy-Coquille.
- Tour de l'horloge.
Civils
- Ville fleurie : deux fleurs.
- Château de Decize : ruines du château des comtes puis ducs de Nevers
- Remparts
- Promenade des Halles
- Porte du Marquis d’Ancre
La porte du Marquis d'Ancre est la dernière porte à pont-levis de l’enceinte fortifiée de la ville. Elle fut construite par Pierre de Courtenay, comte de Nevers, en 1194 puis remaniée en 1468. Elle faisait partie de la troisième enceinte et des tours de défense située aux extrémités du pont sur la Loire. Il s'agissait d'une des portes d'entrée de Decize. - Échauguette.
- La source de Saint-Aré, exploitée par la Société des eaux minérales de Decize (qui entreprit en 1913 des travaux avec l'Académie de médecine, laquelle autorisa l'exploitation le 3 février 1914) et dont l'embouteillage cessa en 1971[8].
Religieux
- Église Saint-Aré : Saint-Aré
Selon la légende, le corps de saint Aré aurait été déposé au VIe siècle dans un oratoire au bord du fleuve. L'église aurait ensuite été érigée à cet endroit. L'église paroissiale dotée d'une crypte a été érigée par la suite sur celui-ci.
Saint Aré était évêque de Nevers au VIe siècle, on sait qu'il participa aux conciles d'Orléans (549) et de Paris (552). À sa mort son corps fut déposé selon ses souhaits dans une barque sur Loire. La barque aurait miraculeusement remonté le courant au lieu de le descendre et se serait arrêtée à Decize, où l'évêque devenu saint fut inhumé.
On dit que dès sa mort, de nombreux pèlerins seraient venus à Decize sur son tombeau. Le culte de saint Aré perdura jusqu'au XVe siècle. Après la révolution, ses reliques furent éparpillées, puis en partie restituées en 1875, date à laquelle elles furent placées dans une nouvelle châsse.
Au XIXe siècle, les mariniers lui firent édifier une chapelle au bord de la Loire. Les parties les plus anciennes de l'église, la crypte et le chœur, sont datées en partie du VIIe siècle mais la majeure partie de l'église date du XIIe siècle. Bénitier en bronze du XVe siècle. Des modifications ont été apportées aux XVIe s. (portail) et XIXe s. (nef). La seule partie romane encore visible est le chœur.
L'église est classée monument historique depuis 1875. Ouverte tous les jours[9].
- Ancien couvent des Minimes
Le couvent des Minimes est un ancien prieuré bénédictin datant du XIe siècle : le prieuré Saint-Pierre de Decize. Le comte Landry de Nevers (†1028) donne le prieuré Saint-Pierre à l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre[10] (le prieuré existe donc déjà avant 1028). Le prieuré s'associe en 1250 avec l'abbaye de Saint-Martin d'Autun[11] dont en l'abbé Guillaume de Fontangy fait 1295 réparer à ses frais le prieuré, qui appartient à son couvent, moyennant certaines cessions[12]. La construction du couvent commence dans la seconde moitié du XIe siècle et se poursuit au XIIe siècle. Des bâtiments d'origine, il nous reste le plan, les soubassements et une partie du chœur roman de l'église conventuelle.
En 1559, un incendie ravagea la ville, l'église et le couvent des Minimes ne furent pas épargnés. Mais il semble qu'à cette époque le couvent était abandonné.
Il fut racheté en 1621 par les Minimes, qui reconstruisirent la nef de l’église, écroulée, et les bâtiments du couvent en 1629.
Personnalités liées à la commune
- Anne Charlotte Alixand de Montceau (1758-1845), née et décédée à Decize, femme de lettres.
- Guillaume Comoy (1803-1885), ingénieur et inspecteur général des Travaux publics, est né dans la commune[13].
- Guy Coquille (1523-1603), jurisconsulte.
- Gabriel Desprez de Roche, né à Decize, vicaire général de Paris, mort en 1792, béatifié par le pape Pie XI en 1926[14].
- Anna Dondon, membre de la bande à Bonnot y est née
- Christophe Fluder ou Krystoff Fluder (1977-), humoriste et acteur.
- Maurice Genevoix (1890-1980), romancier et académicien.
- Général Adolphe Hanoteau (1814-1897), auteur d'études importantes sur la langue, la littérature et le droit coutumier de la Kabylie.
- Hector Hanoteau (1823-1890), artiste peintre (natif).
- Robert Lamartine (1935-1990), footballeur professionnel.
- Claude-François Lizarde de Radonvilliers (1709-1789), abbé, pédagogue et académicien.
- Marguerite Monnot (1903-1961), musicienne et compositrice d'innombrables chansons interprétées par Édith Piaf (« La goualante du pauvre Jean », « Milord », « hymne à l'amour »…) et d'une comédie musicale à succès (« Irma la douce »), qui lui ont conféré une renommée internationale.
- Louis-Albert Morlon (1846-1920), magistrat, érudit et bibliophile.
- Henri Parent (peintre) (1846-1935), notaire, peintre, propriétaire des châteaux de Vergers à Suilly-la-Tour et Chassy dans le Morvan.
- Katy Rémy (1945-), écrivain et poète.
- Louis Antoine Léon de Saint-Just (1767-1794), homme politique révolutionnaire (partisan de la Terreur).
- Johan Terrail (1987-), musicien et musicologue.
Héraldique
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Blasonnement :
« D'or au lion de sable, armé et lampassé de gueules, à la bordure componée d'argent et de gueules. » |
Decize a obtenu un blason en 1383. Il lui a été donné par le Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, et son épouse Marguerite de Flandres.[réf. nécessaire]
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2020, millésimée 2017, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2019, date de référence statistique : 1er janvier 2017.
Références
- Jean-Louis Beaucarnot, Bourgogne, Paris, Hachette, coll. « GUIDES BLEUS », , 439 p.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale - Decize », sur EHESS, École des hautes études en sciences sociales (consulté le 4 août 2012)
- https://www.google.com/search?q=%3D%3D%3D+Temps+modernes+%3D%3D%3D&rlz=1C9BKJA_enFR852FR852&hl=fr&sourceid=chrome-mobile&ie=UTF-8
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017.
- Michel Pauty, Du 19e siècle à aujourd'hui, les destins contrastés de nos stations thermales, revue « Pays de Bourgogne » n° 232, avril 2012, pp. 21-31.
- Dépliant touristique du diocèse de Nevers, Visitez les églises de la Nièvre, Pastorale Tourisme & Loisirs
- Jean Lebeuf (abbé), Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre..., vol. 2, Auxerre, Perriquet, , 923 p. (lire en ligne), p. 57.
- Cartulaire de l'abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte N° LX.
- Cartulaire de l'abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte N°LII.
- « Cote L0578009 », base Léonore, ministère français de la Culture
- « Bienheureux Martyrs de 1792 », sur www.martyrsde1792.com (consulté le 21 juin 2019)
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Louis Mathieu Poussereau, Histoire de Decize et ses environs, édition originale, 1891, Issoudun, Eug. Motte, in-8° de 114.p.
Liens externes
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