Collapsologie

La collapsologie est un courant de pensée[1] récent qui étudie les risques d'un effondrement de la civilisation industrielle et ce qui pourrait succéder à la société actuelle[2],[3].

La collapsologie a été développée en France au sein de l'Institut Momentum co-fondé par Yves Cochet et Agnès Sinaï. Ces derniers définissent l'effondrement comme « le processus à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, etc.) ne sont plus fournis (à un coût raisonnable) à une majorité de la population par des services encadrés par la loi[4] ». La collapsologie est nommée et portée à la connaissance du grand-public par Pablo Servigne et Raphaël Stevens dans leur essai : Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes publié en 2015[5].

La collapsologie s'inscrit dans l'idée que l'homme altère son environnement durablement, et propage le concept d'urgence écologique, lié notamment au réchauffement climatique et à l'effondrement de la biodiversité. Les collapsologues estiment cependant que l'effondrement de la civilisation industrielle pourrait provenir de la conjonction de différentes crises : crise environnementale, mais aussi crise énergétique, économique, géopolitique, démocratique, etc.[6].

La collapsologie se présente comme un exercice transdisciplinaire faisant intervenir l’écologie, l’économie, l’anthropologie, la sociologie, la psychologie, la biophysique, la biogéographie, l’agriculture, la démographie, la politique, la géopolitique, la bioarchéologie, l'histoire, la futurologie, la santé, le droit et l’art[7].

Bien que certaines critiques nient son caractère scientifique, des universités prestigieuses comme Oxford ou Cambridge au Royaume-Uni ont créé de centres de recherche entièrement dédiés à l'étude du sujet[8].


Étymologie

Le mot « collapsologie » est un néologisme inventé « avec une certaine autodérision »[9] par Pablo Servigne, ingénieur agronome et Raphaël Stevens, expert en résilience des systèmes socio-écologiques. Il apparaît dans leur ouvrage publié en 2015[10].

C'est un mot-valise issu du latin collapsus, participe passé de collabi, « tomber d'un bloc, s'écrouler, s'affaisser »  (qui a donné to collapse en anglais) et du suffixe « -logie  », logos, mis pour « étude »[11], lequel est destiné à nommer une démarche à caractère scientifique.

Temporalité de l'effondrement

Certains scientifiques estiment qu'un effondrement systémique global est probable si rien n'est mis place pour l'éviter[12]. En outre, la science est en mesure d'établir que pour certaines populations et certains écosystèmes, des effondrements sont en cours ou se sont déjà produits.

L'effondrement doit être considéré comme un processus plutôt que comme un évènement soudain. Il pourrait s'étaler sur plusieurs années, voire plusieurs décennies. En ce qui concerne les délais, il s'agit de différencier prévision et projection. Les projections utilisent des données scientifiques existantes et tentent de se projeter dans le futur à l'aide de modèles informatiques ou mathématiques et de plusieurs hypothèses comme c'est le cas pour les projections établies par le modèle World3 du Club de Rome qui évoquait un effondrement vers 2030[13] dans son schéma « Business as usual ». A contrario, les prévisions se fondent généralement sur des intuitions.

Pablo Servigne et Raphaël Stevens estiment que le système économique mondial, dont la structure est hautement interconnectée, peut être soumis à un phénomène d'effets en cascade déclenché par une perturbation initiale minime, appelée femtorisque. La possibilité d'un effondrement, bien qu'elle devienne de plus en plus « palpable », est impossible à dater. En effet, les outils classiques de gestion de risque ne peuvent prendre en compte les femtorisques. Et toute prévision scientifique bute sur une impossibilité théorique due aux « cygnes noirs », qui sont des évènements rares impossibles à prévoir. Selon le mathématicien et ancien opérateur boursier Nassim Nicholas Taleb, les méthodes classiques d'évaluation des risques s'appliquent très mal pour ces « cygnes noirs » ainsi que pour les systèmes complexes. Bertrand Russell, repris par Taleb, illustre cet aspect des choses avec ce qu'il a appelé le « problème de la dinde inductiviste » selon lequel dans un élevage de dindes, où la température est constante et idéale, et l'apport en nourriture régulier, s'il existait une dinde statisticienne spécialiste de la gestion des risques, elle dirait le 23 décembre qu'il n'y a pas de souci à avoir pour l'avenir ![14]

Si certains collapsologues ne souhaitent pas partager leurs intuitions concernant la temporalité de l'effondrement, d'autres ont décidé de les partager, conscients du caractère non scientifique de celles-ci. Ainsi, pour Yves Cochet, l'effondrement est « possible dès 2020, probable en 2025, certain vers 2030 ». Il estime qu'il « n’y aura plus de voiture en 2040. Il y aura quelques calèches, avec des chevaux, oui. Il n’y aura plus de voiture, il n’y aura plus d’avions. Le mode de transport du futur, c’est le cheval ! »[15],[16]. Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle estiment quant à eux que « l'effondrement de la civilisation thermo-industrielle [est] une évolution géographiquement hétérogène qui a déjà commencé, mais n'a pas encore atteint sa phase la plus critique, et qui se prolongera pendant une durée indéterminée. C'est à la fois lointain et proche, lent et rapide, graduel et brutal. Cela ne concerne pas seulement les événements naturels, mais aussi (et surtout) des chocs politiques, économiques et sociaux, ainsi que des événements d'ordre psychologique (comme des basculements de conscience collective).»[17]

Comme l'écrit Dmitry Orlov : « L'effondrement peut se produire à différents moments pour différentes personnes. Vous ne saurez peut-être jamais tout à fait que l'effondrement s'est produit, mais vous saurez que c'est arrivé à vous personnellement, ou à votre famille, ou à votre ville. Grâce aux efforts des historiens, il se peut que le tableau d'ensemble ne se dessine que beaucoup plus tard. Individuellement, il se peut que nous ne sachions jamais ce qui nous frappe et, en tant que groupe, que nous ne soyons jamais d'accord sur une seule réponse. Regardez l'effondrement de l'URSS : certaines personnes se disputent encore pour savoir pourquoi c'est arrivé.»[18]

Fondements mythologiques et religieux

Se distinguant des pensées eschatologiques traditionnelles, la collapsologie s'appuie sur des données et des concepts issus de travaux scientifiques contemporains. Elle ne s'inscrit pas dans l'idée de la « fin du monde » mais fait l'hypothèse de la fin d'un monde, celui de la « civilisation thermo-industrielle ».

Fondements scientifiques

Dès 1972, le rapport Meadows, intitulé The Limits of Growth [19] et réalisé par des chercheurs du MIT, alerte des risques d'une croissance démographique et économique exponentielle sur une planète aux ressources limitées[6].

Approche systémique, la collapsologie s’appuie sur des études de prospective telles The Limits of Growth, mais également sur l'état des tendances mondiales et régionales dans le domaine environnemental, social et économique (comme les rapports du GIEC, de l'IPBES ou du Global Environment Outlook (GE) périodiquement publiés par la division de l'alerte rapide et de l’évaluation du PNUE de l'ONU…) et de nombreux travaux scientifiques[2] ainsi que diverses études, telles que « A safe operating space for humanity »[20] ; « Approaching a state shift in Earth’s biosphere »[21], publiées dans Nature en 2009 et 2012, « The trajectory of the Anthropocene: The Great Acceleration »[22], publiée en 2015 dans The Anthropocene Review, ou encore « Trajectories of the Earth System in the Anthropocene »[23] publiée en 2018 dans les Comptes-rendus de l'Académie nationale des sciences des États-Unis d'Amérique).

Antécédents historiques

La collapsologie ne s'intéresse pas aux causes non-anthropogéniques, c'est-à-dire des causes qui ne sont pas dues aux activités humaines tels que les impacts cosmiques, les tremblements de terre ou les changements climatiques naturels passés.

Impacts cosmiques

Volcanisme, séismes et raz de marée

Évènements climatiques

Accidents nucléaires

Typologie de causes potentielles d'effondrement

Causes environnementales

Causes nucléaires

Causes techniques

Causes biologiques et pandémies

Causes économiques et financières

Crise du totalitarisme mis en place par les post démocraties occidentale. Crise sociale et affrontements menant à la guerre civile, due à l’invasion migratoire.

Histoire du concept

Précurseurs (278 av. J.C.-2005)

Même si ce néologisme n'est apparu qu'en 2015 et concerne l'étude de l'effondrement de la civilisation industrielle, l'étude de l'effondrement des sociétés est plus ancienne et relève probablement d'une inquiétude propre à toute civilisation. Parmi les travaux sur ce thème (au sens large) on peut citer ceux de Bérose (278 av. J.C.), Pline le jeune (79 ap. J.C.), Ibn Khaldoun (1375), Montesquieu (1734), Thomas Robert Malthus (1766 – 1834), Edward Gibbon (1776), Georges Cuvier, (1821), Élisée Reclus (1905), Oswald Spengler (1918), Arnold Toynbee (1939), Günther Anders (1956), Samuel Noah Kramer (1956), Leopold Kohr (1957), Rachel Carson (1962), Paul Ehrlich (1969), Donella Meadows, Dennis Meadows & Jørgen Randers (1972), René Dumont (1973), Hans Jonas (1979), Joseph Tainter (1988), Al Gore (1992), Hubert Reeves (2003), Richard Posner (2004), Jared Diamond (2005).

Arnold Toynbee (1889-1975)

Dans son ouvrage monumental (initialement paru en douze tomes) et très controversé de l'historiographie contemporaine intitulé L'Histoire (A Study or History, 1972), écrit de 1920 à 1972, Arnold Toynbee (1889-1975), se revendiquant des historiens grecs Thucidide, Hérodote et Polybe, traite de la genèse des civilisations (chap. 2), de leur croissance (chap. 3), de leur déclin (chap. 4), et de leur désagrégation (chap. 5). Selon lui, la mortalité des civilisations est une évidence triviale pour l'historien, comme l'est le fait qu'elles se succèdent dans le temps long, par le fait, notamment, de processus analysables objectivement, telle l'importance que revêt, selon ses travaux, lors de l'émergence des nouvelles civilisations, la rencontre entre ce qu'il nomme le prolétariat intérieur (la main d’œuvre qui assure quotidiennement le fonctionnement matériel d'une société) et le prolétariat extérieur (les populations vivant aux marges des civilisations et perpétuant des pratiques, savoirs et techniques agricoles et de survie pluri-millénaires). C'est, écrit-il, au lieu même de cette rencontre que sont toujours apparues les formes des nouvelles civilisations naissantes[24].

Joseph Tainter (né en 1949)

Dans son ouvrage L’Effondrement des sociétés complexes, l'anthropologue et historien Joseph Tainter (1949-) étudie l’effondrement de diverses civilisations, dont celui de l'Empire romain, en termes de théorie des réseaux, d’économie de l’énergie et de théorie de la complexité. Pour Tainter, une société toujours plus complexe finit par s'effondrer en raison de la difficulté toujours croissante à résoudre ses problèmes.[réf. nécessaire]

Jared Diamond (né en 1937)

Historiquement, le géographe, biologiste évolutionniste et physiologiste américain, Jared Diamond (1937- ) , auteur d'un livre dénommé Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie (Collapse: How Societies Choose to Fail or Survive), paru en 2005, évoquait déjà le thème de l'effondrement civilisationnel (collapse) en s'appuyant sur des cas qu'il considère comme historiques, notamment les civilisations pascuane, viking et maya. Cet ouvrage a connu un retentissement au-delà même des États-Unis, malgré l'émission de certaines critiques[25].

Collapsologues (ou assimilés) actuels

En 2020 de nombreuses personnalités gravitent dans, ou autour, de la sphère des collapsologues. Toutes n'ont pas la même vision de l'effondrement civilisationnel, certaines même réfutent ce terme de « collapsologue », mais toutes se retrouvent pour admettre que la civilisation industrielle contemporaine, et la biosphère dans son ensemble, sont sur le point de subir une crise globale d'une ampleur sans précédent. Selon elles, le processus serait déjà en cours, et il ne serait désormais possible que de tenter d'en réduire les effets dévastateurs à plus ou moins brève échéance.

Yves Cochet

Arnaud Dorthe

  • Consultant en informatique financière pour la finance durable, Arnaud Dorthe étudie l'effondrement global systémique sous l'angle des systèmes complexes notamment. Dans cette perspective, il développe un nouveau simulateur qui s'inscrit dans la continuité des simulateurs World Dynamics du MIT, intitulé Apocalypse Dynamics™[30] (AD).

Pablo Servigne


Au delà des collapsologues (ou assimilés) mentionnés ci-dessus, on peut citer : Aurélien Barrau (astrophysicien), Philippe Bihouix (ingénieur centralien, promoteur des low-tech), Dominique Bourg (philosophe des sciences), Valérie Cabanes (Juriste, cherchant à faire reconnaitre le crime d'écocide par la cour pénale internationale), Gaël Giraud (économiste), Jean-Marc Jancovici (spécialiste énergie-climat), Paul Jorion (anthropologue, sociologue), Vincent Mignerot (chercheur indépendant, fondateur du comité Adrastia), Agnès Sinaï (présidente de l'Institut Momentum), Laurent Testot (journaliste scientifique, spécialiste d'histoire globale)…

Thèmes généraux

Tableau de John Martin
La Fin du Monde, 1851-1853.

Voici, ci-dessous, une liste non exhaustive des thèmes généraux identifiés et notamment retenus par Pablo Servigne et Raphaël Stevens, dans leur ouvrage commun[7] :

Effondrement de civilisations dans l'Histoire

Déclin et chute de civilisations antiques

Déclin de la civilisation industrielle ou naissance de nouvelles civilisations ?

Si les préoccupations contemporaines (2019) liées aux scénarios annoncés d'un éventuel effondrement de la civilisation industrielle contemporaine mettent aujourd'hui en avant plus particulièrement la phase critique dite de l'effondrement, tant les précurseurs (notamment Toynbee) que les contemporains (Servigne) développent également diverses analyses sur la phase supposée suivante que constitue l'émergence de nouvelles formes civilisationnelles futures à l'aide de scénarios variant entre l'émergence de sociétés low-tech basées sur l'entraide, des sociétés transhumanistes ou posthumanistes, de conquête spatiale (Jeff Bezos, Elon Musk) ou de troisième révolution industrielle (Jeremy Rifkin). Mais de très nombreux mouvements militants[36] et courants de pensée contemporains (2020) sont porteurs de projets civilisationnels, notamment plus écologiques et moins mondialisés, voire allant dans le sens de l'émergence de noosphère et de noogenèse largement théorisés depuis plus d'un siècle (Cosmisme d'Alexandre Tchijevski, Constantin Tsiolkovski, Nikolaï Fiodorov, Nikolaï Setnitski & Vladimir Vernadski, et philosophie de Pierre Teilhard de Chardin (1922)).

Prévention, préparation, réactions à un potentiel effondrement civilisationnel

Dispositions préventives

Dispositions collectives

Décisions et dispositions politiques

Dispositions individuelles

Choix de vie

Dispositions préparatoires

Dispositions collectives

Lois et règlements

Dispositions individuelles

Réactions

Réactions collectives

Réactions individuelles

Indices et prémices d'effondrement

Déclin et effondrement de la faune

Atteintes des milieux naturels

Recul et fonte des glaciers

Atteintes biologiques

Baisse de la population humaine

Analyses critiques

Critiques de la collapsologie (2015-2018)

Plusieurs articles, publiés par des auteurs différents, proposant une critique de la collapsologie, ont été publiés depuis la parution du livre de Pablo Servigne et Raphaël Stevens en 2015.

Jacques Igalens.

Jacques Igalens

Un article (publié en 2017) de l’enseignant-chercheur Jacques Igalens intitulé «  La collapsologie est-elle une science ?  »[37], au sein duquel il questionne le caractère transdisciplinaire de la collapsologie (sans remettre en question son caractère multidisciplinaire) en soulignant l’absence de paradigme et de fondements communs rapprochant les différents sujets abordés. Selon lui, « le fait de partager un concept », à savoir l’effondrement, « ne construit pas à lui seul une discipline scientifique, qui suppose une articulation de concepts et, dans le cas présent, cette articulation est différente en biologie, en physique, en anthropologie, en psychologie, etc. »[37] Il conclut en écrivant :

« la collapsologie ne produira pas de connaissance nouvelle (ce sont les sciences dont elle dépend qui le feront), mais elle produira une narration nouvelle de notre vie en commun, et c’est certainement aussi utile. »

Bertrand Vidal

Interrogé à propos du survivalisme lors de la sortie de son essai intitulé Survivalisme, êtes vous prêts pour la fin du monde ? le sociologue Bertrand Vidal dénie le caractère rationnel de la collapsologie. Il explique que contrairement à la cindynique qui est une science rationnelle des dangers s'intéressant aux façons de surpasser les catastrophes, la collapsologie « insiste uniquement sur le pire »[38]. Il mentionne également le désir de catastrophe faisant écho à Henri-Pierre Jeudy[39]. La collapsologie se distingue donc d'autres démarches comme la cindynique ou la prospective.

Daniel Tanuro

Deux articles (publiés en 2015 puis 2018) de Daniel Tanuro, ingénieur agronome et environnementaliste, collaborateur du journal Le Monde diplomatique, fondateur de l’ONG belge Climat et justice sociale, auteur en 2010 de l’essai L’Impossible Capitalisme vert : dans sa critique (2015) de l’essai Comment tout peut s’effondrer, il reproche entre autres aux deux auteurs l’absence d’analyse du capitalisme : « Le lien entre ce système particulier et l’accumulation n’est même pas évoqué. »[40] Dans un second texte publié dans le journal suisse romand d’écologie politique Moins !, Daniel Tanuro approfondit le débat en proposant une analyse comparative de la collapsologie et de l’écosocialisme[41]. Il y critique l’aspect inévitable de l’effondrement tel qu’avancé par les collapsologues ainsi que leur posture qu’il qualifie de « résignation fataliste ». L’effondrement doit selon lui être combattu par des réponses anticapitalistes, en bloquant par exemple les projets d’expansion du capital fossile (ce que Naomi Klein appelle « blockadia » dans son ouvrage Tout peut changer) :

« C’est la lutte qui est à l’ordre du jour, pas la résignation endeuillée[41]. »

Nicolas Casaux

En 2018, Nicolas Casaux, membre du collectif Le Partage et de l’organisation d’écologie radicale internationale Deep Green Resistance, qualifie quant à lui la définition de la collapsologie d’« un peu nébuleuse »[42]. Il écrit à propos de cette dernière qu’elle « se caractérise […] par des perspectives et des analyses parfois contradictoires, ou bien trop limitées[42]. » Selon lui, « le principal problème de la collapsologie relève […] du narcissisme qu’elle perpétue (l’effondrement comme la catastrophe plutôt que la civilisation industrielle comme la catastrophe)[42]. », et il conclut :

« On ne peut que souhaiter que ses promoteurs éclaircissent leur perspective, qu’ils s’affranchissent des relents toxiques de la culture dominante qui les empêchent de prendre position de manière plus déterminée, qu’ils intègrent la critique sociale à leur analyse, qu’ils adoptent une perspective plus compréhensive, biocentrée ou écocentrée, rejoignant ainsi, sans équivoque, le camp de ceux qui luttent contre la « guerre contre le monde vivant » que mène la civilisation industrielle, selon l’expression de George Monbiot[42]. »

Vincent Mignerot

En 2018, dans un article intitulé « Intuition et collapsologie », l’écrivain et chercheur indépendant Vincent Mignerot indique que,

« [bien qu’il ait] pu défendre […] le projet ambitionné par la collapsologie, en tout cas son intention transdisciplinaire » et qu’il s’intéresse à « l’étude de l’évolution de nos sociétés dans la perspective d’un déclin ou d’un effondrement »[43], il émet « des réserves quant à certains débords possibles, en raison en particulier d’un manque de clarté dans la définition d’un cadre méthodologique de référence[43]. »

Il précise ne pas se reconnaître dans ce « courant de pensée naissant »[44] et ne se « revendique pas collapsologue »[43]. Malgré qu'il s'en défende, en tant que spécialiste de l'effondrement de la civilisation industrielle, il est souvent considéré comme un collapsologue[45].

Travaux universitaires récents sur la collapsologie

Dans sa thèse de doctorat (2018), l'anthropologue Jean Chamel a mené une ethnographie de certains collapsologues[46]. Ses travaux montrent que ceux-ci ont développé une forte dimension spirituelle qui s'apparente à une « apocalyptique écologique »[47]. Chamel montre ainsi la forte implication des initiateurs de la collapsologie dans l'organisation d'ateliers de « Travail qui relie », des « stages d'écologie profonde » conçus par l'activiste américaine Joanna Macy. La pensée de certains collapsologues est ainsi inséparable d'une approche plus spirituelle de l'écologie, en lien avec la deep ecology, l'écopsychologie et l'écocentrisme, contrairement à ce qu'affirme Nicolas Casaux[42]. Les travaux de Jean Chamel ne tiennent toutefois pas compte des précisions qui ont été apportées par les initiateurs de la collapsologie dans leur essai Une autre fin du monde est possible[48]. Ainsi, ils proposent de marquer une distinction franche entre collapso-logie (étude de l'effondrement) et collapso-sophie (sagesses de l'effondrement) dans laquelle les dimensions spirituelles, artistiques et éthiques sont discutées. Pour le chercheur, cette distinction est utile pour préserver la collapsologie des accusations de religion obscurantiste ou une secte, mais les collapsologues auraient selon lui intérêt à assumer ces interrelations plus en phase avec leur perspective holiste développée notamment au Schumacher College[49].

Le sociologue Cyprien Tasset, membre associé au Laboratoire de Changement Social et Politique de l'université Paris Diderot, a mené une enquête (2019) sur les formes collectives qui se constituent autour d'un catastrophisme centré sur la notion d'effondrement[50]. Contrairement à ce qu'affirme Daniel Tanuro[51], l'enquête montre que les inquiétudes sur le soi-disant caractère dépolitisant ou « défaitiste » de la collapsologie sont à nuancer. Le catastrophisme centré sur la notion d'effondrement pousse la plupart des personnes à chercher des appuis collectifs pour surmonter l’impuissance et l’isolement face à ce difficile constat.

Selon Philosophie Magazine, le terme de collapsologie fait place à celui de « collapsosophie » qui prône une « sagesse de l’effondrement » donnant une dimension crypto-religieuse au discours des collapsogues qui rappelle les sectes chrétiennes du début de notre ère[52]. Pourtant, le livre où pour la première fois apparait le terme « collapsosophie », une autre fin du monde est possible, indique bien que la « collapsologie » consiste en l'étude de l'effondrement en cours et/ou à venir, alors que la « collapsosophie » consiste en l'élaboration d'une façon d'être face aux bouleversements[53].

Collapsologie dans l'art et la communication

René Barjavel, plaque commémorative
Robert Merle en 1985

Dans la littérature

De très nombreux romans de type post-apocalyptique, souvent adaptés au cinéma, évoquent l'effondrement de la société et sa reconstruction par de petits groupes, notamment dans la littérature de science-fiction anglo-saxonne. Plusieurs romans, écrits par des non spécialistes de ce thème littéraire ont cependant marqué la littérature francophone :

Bien avant l'invention du mot, l'écrivain et journaliste français René Barjavel a publié en 1943 un roman sur ce thème intitulé Ravage, qui sera à nouveau évoqué dans un autre roman de science-fiction, dénommé Le voyageur imprudent. Le romancier imagine un monde où la civilisation industrielle, soudainement privée d'électricité, s'est effondrée en entraînant la reconstruction d'une société sur des bases différentes, ainsi que la création d'une communauté organisée ayant survécu à la catastrophe[54].

Avec son roman post-apocalyptique Malevil, l'écrivain français Robert Merle imagine l'effondrement de la société, à la suite d'un bombardement nucléaire et la reconstruction d'une société humaine dans des conditions archaïques à travers la vie d'un petit groupe. Ce roman a été adapté au cinéma par Christian de Chalonge, en 1981[55].

L'Éternel Adam, nouvelle de Michel Verne, évoque la disparition totale de l'humanité à l'exception de quelques survivants.

En avril 2019, l'écrivaine française Fred Vargas, autrice de romans policiers publie L'humanité en péril, un ouvrage sur la catastrophe climatique et écologique en cours. Sur France-Inter, elle explique qu'elle a voulu faire un ouvrage accessible à tous, pour donner accès aux informations que les gouvernants auraient choisi de passer sous silence sur l'ensemble des conséquences de notre mode de vie : disparition des espèces, augmentation de la température, épuisement des ressources minières. Elle espère de cet ouvrage un sursaut de la population, qui une fois informée, saura sans violence contraindre les gouvernants à changer de cap[56].

Au cinéma

Au-delà des nombreux films de fiction évoquant le thème de l'effondrement de la civilisation, le film documentaire, dénommé Demain, réalisé en 2015 par Cyril Dion et Mélanie Laurent[57], est basé sur une réelle éventualité d'un effondrement imminent et présente des solutions alternatives[58], dont la permaculture, l'agroécologie, la monnaie locale, la démocratie participative, le recyclage et la récupération et d'autres possibilités.

Dans la presse

Presse écrite

Une nouvelle revue française trimestrielle évoquant les effondrements possibles de la civilisation fondée sur l'énergie du pétrole et la surexploitation des ressources naturelles sur fond de dérèglement climatique, a été créée par Yvan Saint-Jours (fondateur, entre autres, du magazine La Maison Écologique), Pablo Servigne et Denys Chalumeau. À la suite d'une campagne de financement participatif, ce magazine a pu bénéficier d'un tirage de 50 000 exemplaires avec un site Internet dédié[59]. Il se dénomme Yggdrasil[60]. Les deux premiers numéros ont paru les et 27 septembre 2019.

Télévision

Le magazine français de télévision d'investigation Complément d'enquête présente un reportage sur la collapsologie lors de son émission, diffusée la première fois le et durant lequel le téléspectateur peut découvrir les principaux défenseurs de la thèse de l'effondrement de la civilisation industrielle dont Pablo Servigne, à l'origine de cette idée, le climatologue Jean Jouzel, mais aussi l'ancien ministre de l'environnement Yves Cochet[29], ainsi que l'actrice Lucie Lucas.

Lors de ce même reportage, le premier ministre français Édouard Philippe déclare, lors d'une interview, être « obsédé » par la thèse du « collapse » depuis qu’il a découvert l’essai du géographe et biologiste américain, Jared Diamond, dénommé Effondrement[61],[62].

En novembre 2019, la chaîne Canal +, diffuse une mini-série de huit épisodes intitulée L'Effondrement. Celle-ci traite de façon réaliste ce qui pourrait advenir juste après que l'effondrement global ait eu lieu dans un futur proche[63].

Dans les réseaux sociaux

Depuis la création de cette terminologie et la diffusion des théories qui l'accompagnent dans les médias, les divers réseaux sociaux présents sur le web connaissent une forte inflation du nombre de groupes en lien avec la collapsologie et les autres théories d’effondrement[64].

Dans l'opinion publique

Selon Slate, les idées de la collapsologie « semblent très ancrées » dans la société française. Le magazine s'appuie sur un sondage indiquant que « 6 Français sur 10 redoutent un effondrement de notre civilisation ». Les sondés estiment pour 36 % d'entre eux que la cause de cet effondrement, s'il se produisait, serait le réchauffement climatique, 17 % la surpopulation, et 14 % la montée des inégalités. Questionné sur ce à quoi pourrait ressembler le monde après un effondrement, 25 % des sondés « parient sur un retour à la nature individualisé, teinté de survivalisme, 25 % sur un retour à la nature via des communautés autogérées et 19 % par un retour d’États nation plus limités » (26 % des sondés ne se prononcent pas)[65].

Bibliographie

  • Laurent Aillet et Laurent Testot (sous la direction de) : Collapsus: Changer ou disparaître ? Le vrai bilan sur notre planète, éd. Albin Michel, février 2020 (ISBN 978-2-2264-4897-2).
  • Aurélien Barrau, Le Plus Grand Défi de l'histoire de l'humanité - face à la catastrophe écologique et sociale, éd. Michel Lafon, mai 2019
  • Dominique Bourg, Le marché contre l'humanité, éd. PUF, octobre 2019 (ISBN 978-2-1308-2265-3)
  • Jean Chamel, « Tout est lié ». Ethnographie d’un réseau d’intellectuels engagés de l’écologie (France-Suisse) : de l’effondrement systémique à l’écospiritualité holiste et moniste, Thèse de doctorat, Université de Lausanne, mai 2018 (BN 001952331)
  • Yves Cochet, Devant l'effondrement. Essai de collapsologie, éd. Les Liens qui Libèrent, septembre 2019 (ISBN 979-1-0209-0737-0)
  • Corinne Morel Darleux, Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, éd. Libertalia, juin 2019
  • Jared Diamond, Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, éd. Gallimard, coll. « Folio », 2009 (ISBN 978-2-0703-6430-5)
  • Renaud Duterme, De quoi l’effondrement est-il le nom  ?, éd. Utopia, février 2016 (ISBN 978-2-9191-6021-1)
  • Jean-Marc Gancille, Ne plus se mentir : Petit exercice de lucidité par temps d'effondrement écologique (Essai), Paris, éd. Rue de l'Echiquier, , 96 p. (ISBN 978-2-37425-146-2, présentation en ligne, écouter en ligne, lire en ligne)
  • Jean-Marc Jancovici Dormez tranquilles jusqu'en 2100 , éd. Odile Jacob, novembre 2015 (ISBN 978-2738132529)
  • Erwann Menthéour, Les chances qu’il nous reste. Histoire de la sixième extinction, éd. Fayard, octobre 2019 (ISBN 978-2-2137-1145-4)[66]
  • Donella Meadows, Dennis Meadows et Jorgen Randers, Les limites à la croissance, éd Harmonia Mundi, mai 2012 (ISBN 978-2917770351)
  • Dennis Meadows, Donella Meadows, Les Limites à la croissance  : le rapport Meadows, 30 ans après, éd. Rue de l'échiquier, août 2017 (ISBN 978-2-3742-5074-8)
  • Dmitry Orlov, Les Cinq Stades de l’effondrement, éd. Le Retour aux Sources, juin 2016 (ISBN 978-2-3551-2067-1)
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  • Piero San Giorgio, Survivre à l’effondrement économique, éd. Le Retour aux Sources, octobre 2011 (ISBN 978-2-3551-2040-4)
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Notes et références

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  66. https://www.youtube.com/watch?v=KLpZ-EPkqIY

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