Alphonse de Neuville
Alphonse de Neuville né Alphonse-Marie-Adolphe Deneuville (le « de » fut détaché par l’artiste), le à Saint-Omer (Pas-de-Calais) et mort le à Paris, est un dessinateur et illustrateur prolifique et un peintre académique français, élève de François Édouard Picot. Il fut l'un des représentants principaux de la peinture militaire du XIXe siècle, et s'est rendu célèbre par des tableaux relatant la guerre franco-prussienne de 1870. Il repose au Cimetière de Montmartre à Paris.

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Les Dernières Cartouches |

Biographie
Né dans une famille aisée, Neuville s'inscrivit, malgré l’opposition de sa famille, à l’École des mousses à Lorient après son baccalauréat. Sans y poursuivre ses études, il entra à l'âge de dix-huit ans dans l'atelier de François-Édouard Picot et exposa dès 1859 au Salon, où il reçut, pour sa première participation, une médaille de 3° classe et des conseils et des encouragements de Delacroix[2].
Il a contribué abondamment, par ses dessins d'illustration, à la revue Le Tour du monde d'Édouard Charton ; aux revues de théâtre ; aux éditions illustrées de Jules Verne et d'autres auteurs, mais son ambition est de devenir un peintre d'histoire.
Il prend part à la guerre franco-prussienne de 1870 en tant que garde national à Belleville et au Bourget et devient un peintre-combattant. Il connait le succès après la guerre de 1870, par sa peinture militaire[3]. De 1881 à 1883, il collabore avec Édouard Detaille à la réalisation des panoramas de batailles : La Bataille de Champigny et celle de Rézonville.
Il épousa l'actrice Mimi Maréchal, qui avait quitté pour lui le théâtre, peu avant sa mort, après vingt-cinq ans de vie commune[4].
Thèmes
« C'était par excellence le dramaturge de la guerre », écrit Wolff, « dont il retraça les épisodes sanglants avec une rare puissance de mise en scène et une saisissante vérité. Ni dessinateur irréprochable comme Detaille, ni coloriste au sens propre du mot. de Neuville n'en est pas moins parvenu à prendre rang parmi les meilleurs qui ont consacré leur talent à l'armée ».
Parmi les sujets qu’il a peints, on trouve la guerre franco-prussienne, la guerre de Crimée, la guerre anglo-zouloue et des portraits de soldats.
Au sujet de son travail, souvent qualifié de « patriotique[5] », sur la guerre franco-prussienne l'artiste déclare :
« Je désire raconter nos défaites dans ce qu’elles ont eu d’honorable pour nous, et je crois donner ainsi un témoignage d’estime à nos soldats et à leurs chefs, un encouragement pour l’avenir. Quoi qu’on en dise, nous n’avons pas été vaincus sans gloire, et je crois qu’il est bon de le montrer ! »
— Lettre d’Alphonse de Neuville au critique d’art Gustave Goestschy, 1881[6].
Expositions et ventes
On trouve certaines de ses œuvres au musée de l'Ermitage et au Metropolitan Museum of Art.
Une vente d’œuvres de l’artiste eut lieu en son hôtel particulier, 25 rue Alphonse-de-Neuville, à Paris, les 23, 24 et . Elle comportait soixante-quatre tableaux et aquarelles de l’artiste, du no 65 au no 91 bis des tableaux anciens et modernes.
Principales œuvres
Les Dernières Cartouches (1873)
Son œuvre la plus célèbre est intitulée Les Dernières Cartouches (1873), il s'agit d'une peinture militaire représentant un épisode de la bataille de Sedan, soit la défense jusqu'aux dernières cartouches d'une maison cernée par l'ennemi à Bazeilles dans les Ardennes durant la guerre franco-prussienne; de Neuville en a été récompensé par la Légion d'honneur[7].
Elle passa en vente à la fin du XIXe siècle et fut alors le tableau le plus cher du monde[réf. souhaitée]. L'original a été racheté en 1960 et est depuis conservé au musée de Bazeilles nommé pour l'occasion la « Maison de la dernière cartouche » et qui n'est autre que l'ancienne auberge Bourgerie dans laquelle s'est déroulée la scène historique dépeinte dans l'œuvre.
Inspirations
Les Dernières Cartouches, a été adaptée au cinématographe en 1897 par Georges Méliès (court-métrage muet en noir et blanc nommé Bombardement d'une maison), puis par les Frères Lumière entre autres, ce qui en fait le sujet d'un des premiers films de guerre de l'Histoire.
L'œuvre Bivouac après le combat du Bourget, également de 1873, a inspiré le tableau Le Rêve réalisé par Édouard Detaille en 1888[8].
Illustrations
- Illustrations pour Vingt mille lieues sous les mers, de Jules Verne, avec Édouard Riou (1871)
- Illustrations pour L'histoire de France : depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, racontée à mes petits-enfants, de François Guizot (1872)[9]
- Illustrations pour L'histoire de France : depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, racontée à mes petits-enfants
- Charlemagne présidant l'Académie palatine
- Mythe de Gyptis/Petta présentant sa coupe à Protis/Euxène (mythe fondateur de Marseille)
- Un épisode mythique du Sac de Rome de 390 avant J.C
- Bataille d'Aix en 102 avant J.C, opposant les Romains de Marius aux Ambrons et Teutons. « Les femmes défendirent avec un acharnement indomptable les chariots où elles étaient restées. »
- Épisode de la Guerre des Gaules de Jules César
- Les derniers druides
- Épisode de Clovis et du vase de Soissons
- Mort de Roland lors de la Bataille de Roncevaux
Peintures
Bataille de Bazeilles : Les Dernières Cartouches, (1873) (Conservé à la Maison de la dernière cartouche, Bazeilles) Combat sur une voie ferrée (1874) Défense de la porte de Longboyau, (1879) Le Bourget, (1878) Bivouac après le combat du Bourget, (1873) Épisode de la guerre Franco-prussienne (1875) Le Cimetière de Saint Privat (1881) Bataille de Champigny (1870) Scène de la bataille de Champigny. L'attaque au crépuscule La Défense de Rorke's Drift (1880)
Hommages
Une statue en bronze d'Alphonse de Neuville était érigée à Paris. Œuvre du sculpteur Francis de Saint-Vidal elle est installée en 1889 au centre de la place de Wagram quatre ans après la mort du peintre, mais elle a été réquisitionnée et fondue durant l'Occupation allemande en 1942. Il existe depuis 1862 une rue Alphonse-de-Neuville également située dans le 17e arrondissement de Paris. Inhumé au Cimetière de Montmartre, la tombe du peintre représente la porte du cimetière de Saint-Privat telle qu'elle figure sur le tableau qu'il avait peint.
Voir aussi
Bibliographie
- Catalogue de l’exposition, Alphonse Deneuville dit de Neuville, Saint-Omer, Musée de l'hôtel Sandelin, 1978.
- Philippe Chabert, Alphonse de Neuville: l'épopée de la défaite, vol. 2, Copernic, coll. « Peintres témoins de l'histoire », , p. 76.
- Alfred de Lostalot, « Alphonse de Neuville », Gazette des Beaux-Arts, , p. 164-172 (lire en ligne).
- Thomas Jules Richard Maillot (alias Jules Richard) " En campagne " (deuxième série), tableaux et dessins de Meissonier, Ed. Detaille, A. de Neuville, chez Boussod, Valodon et Cie Successeurs de Goupil et Cie et Ludovic Baschet Librairie d'Art, Paris, s. d. vers 1890
- François Robichon, Alphonse de Neuville 1835-1885, Paris, Nicolas Chaudun, 2010.
- Albert Wolff, « Alphonse de Neuville », dans La capitale de l'art, (lire en ligne), p. 299-.
Articles connexes
Liens externes
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- (en) Union List of Artist Names
- « Alphonse de Neuville » dans la « base joconde ».
- « Alphonse de Neuville à travers la photogravure »
Notes et références
- Émile Bellier de La Chavignerie, Dictionnaire général des artistes de l'École française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours, t. 2, , p. 157.
- « Nécrologie - A. de Neuville », La Justice, Paris, (lire en ligne) ; « A. de Neuville », Le Voleur, cabinet de lecture universel, (lire en ligne) ; Lostalot 1885; Bellier de la Chavignerie.
- Wolff 1886, p. 302sq.
- Wolff 1886, p. 309.
- Wolff 1886, p. 300, entre autres.
- « Le cimetière de Saint-Privat - Interprétation », sur histoire-image.org ( Musée de l'Armée).
- Chabert 1979, p. 76.
- Bertrand Tillier, « Analyse de l'œuvre, L’Histoire par l’image ».
- « Gallica : L'histoire de France : depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, racontée à mes petits-enfants. Tome 1 / par M. Guizot », sur Gallica (consulté le 27 février 20)
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