Yack
Le yack ou yak (du tibétain : གཡག ; Wylie : g.yag ; Bos grunniens) est une grande espèce de ruminant domestique à longue toison de l'Himalaya. La femelle du yak est appelée dri ou drimo par les Tibétains et nak par les sherpas.
Bos grunniens

Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Theria |
Infra-classe | Eutheria |
Ordre | Artiodactyla |
Famille | Bovidae |
Sous-famille | Bovinae |
Genre | Bos |
VU A2ac+3c+4c : Vulnérable
C1
Statut CITES

Orthographe du terme
Les deux orthographes yack et yak sont répandues en français et aussi correctes l'une que l'autre. L'étymologie de yak (du tibétain g.yag via l'anglais yak, selon le TLFi) est plus ancienne (1791). L'orthographe yack semble avoir été employée, de façon courante mais discontinue, dès 1808.
Répartition et habitat
Le yak vit dans et autour de la chaîne de l'Himalaya ; au Népal, au Bhoutan, en Chine (Tibet, Xinjiang, Gansu, Mongolie-Intérieure), ainsi qu'en Mongolie, Russie, Kirghizstan, Kazakhstan, Pakistan, Tadjikistan, Afghanistan, jusqu'à des altitudes de 5 400 mètres. Les yaks vivent quinze ans en haute altitude au-dessus de 3 000 mètres.
Yack domestique
Le yack domestique (Bos grunniens Linnaeus, 1766 ou Bos mutus grunniens Linnaeus, 1766) est utilisée comme bête de somme (un yak porte environ 130kilos), comme monture, fournit laine (avec laquelle on confectionne des vêtements, du feutre et des cordes), cuir, viande (séchée à l'air froid et sec, fumé, avec de nombreux parfums dont cinq parfums, pimenté, cumin, etc.), lait (sous forme nature ou fermentée), beurre (le beurre de yak) et fromage. De plus, ses bouses séchées sont un combustible très utilisé.
Le dzo, hybride issu du croisement entre un yak et une vache, remplace le yak admirablement aux altitudes inférieures, comme animal de bât et pour les travaux aux champs[1].
En Chine, au Kazakhstan, Kirghizistan et dans la région du Pamir au Pakistan on pratique des courses de yak (en). D'autres sports se pratiquent avec le yak, comme le polo sur yak (en) et le ski avec yak (en).
Plusieurs éleveurs ont constitué des cheptels de yaks aux États-Unis et en Europe, notamment en Allemagne et en Suisse[2].
On compte 12 à 14 millions de yaks domestiques[3].
Yack sauvage
Le yack sauvage (Bos mutus Przewalski, 1883 ou Bos mutus mutus Przewalski, 1883), uniquement présent au Tibet, est plus grand que le yak domestique, pouvant peser jusqu'à une tonne. Il vit habituellement en groupes de 10 à 30 individus. Son habitat est composé de hauts-plateaux dégarnis, de collines et de montagnes à des altitudes comprises entre 3 200 et 5 400 mètres. Il se nourrit d'herbes, de lichens et d'autres plantes. Durant la saison chaude, il vit dans les régions proches des neiges éternelles ; puis descend vers des terres au climat plus clément lorsque la saison froide approche. Le yak peut affronter le froid jusqu'à −40 °C aussi bien grâce à son sous-poil très dense que par son long et épais pelage de surface. Par ailleurs, il secrète une substance visqueuse (mucus) qui agit comme un isolant au froid. Cette substance est utilisée en médecine traditionnelle au Népal. Le yak sauvage a la vue très faible mais compense ce handicap par un odorat particulièrement développé et surtout une ouïe incroyable qui lui permet d'entendre à plusieurs kilomètres de distance.
Le yack sauvage n'existe plus que dans les chaînes de montagnes du Kunlun, de Thangla et de Nyenchen Thangla, ainsi que sur le plateau du Tibet. L'espèce est menacée : la population totale actuelle est estimée à 15 000 animaux.
Morphologie

- Longueur du corps : 3,25 m
- Longueur des cornes : latérales de 65 à 102 cm, écartement 95 cm
- Hauteur au garrot : 1,6 à 2,0 m
- Poids adulte (sauvage) : 300 kg (femelle) à 1 000 kg (mâle)
- Poids adulte (domestique) : 230 kg (femelle) à 580 kg (mâle)
Physiologie
- Maturité sexuelle : 6-8 ans
- Gestation : 9 mois
- Nombre de jeunes par portée : 1
- Fréquence des portées : 1 tous les deux ans
- Longévité :
- En liberté : 15 ans
- En captivité : 20 ans
Régime alimentaire
- La toundra offre essentiellement des hautes herbes en été, en hiver, les ressources accumulées et les mousses sont les seuls apports
Hybrides
On les trouve notamment dans certaines parties de l'Himalaya :
Artisanat
Kim Yeshi a fondé des ateliers dans le village de Zorgey Ritoma dans la préfecture autonome tibétaine de Gannan de la province du Gansu[4]. Ceux-ci produisent, à partir de la laine de yak, issue du duvet de yak que les nomades appellent le « khullu », des étoffes, plaids, écharpes diffusés dans des boutiques de grandes marques[5].
- Yak portant du bois au Dolpa.
- Troupeau de yaks en Mongolie.
- Yaks utilisés pour l'agriculture sur le plateau tibétain.
- Yak tibétain.
- Yak comme bête de somme au Népal.
- Course de yaks en Chine.
Notes et références
- « Le yack », sur zonehimalaya.net.
- Le Yak Tsang Ling
- National Geographic France, juillet 2011
- La laine de yak équitable très prisée des grands couturiers, 7 avril 2012
- Muriel Graindorge, Le meilleur du monde : À l'instar de Fendi, Rykiel, Balmain ou Dries Van Noten, le luxe cherche de nouveaux savoir-faire, Le Figaro.fr Madame, 14 mars 2012
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Bos grunniens
- (en) Référence CITES : espèce Bos mutus Linnaeus, 1766 (+ répartition sur Species+) (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Bos grunniens Linnaeus, 1766
- (en) Référence Animal Diversity Web : Bos grunniens
- (en) Référence NCBI : Bos grunniens
- (en) Référence UICN : espèce Bos mutus Linnaeus, 1766 (consulté le )
- (en) Référence Fonds documentaire ARKive : Bos grunniens
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