Talkie-walkie
Un talkie-walkie, ou walkie-talkie au Canada, est un émetteur-récepteur radio mobile servant aux liaisons radiotéléphoniques tout en se déplaçant à pied. Ce type d'émetteur-récepteur est surtout utilisé en très haute fréquence (VHF) et ultra haute fréquence (UHF) afin de réduire la longueur de l'antenne.

Dénomination
Le terme « talkie-walkie » est une déformation du terme anglophone « walkie-talkie », composé des verbes « walk » (marcher) et « talk » (parler), et du suffixe diminutif « -ie ». Selon l'Office québécois de la langue française[1], les termes français équivalents sont (au Québec) :
- émetteur-récepteur mobile ;
- poste émetteur-récepteur mobile ;
- émetteur bidirectionnel.
Dans certains domaines professionnels, on utilise simplement le terme « portatif »[2].
Dans la langue courante québécoise, on dit généralement walkie-talkie /wɑːkitɑːki/.
Invention

Le talkie-walkie a été inventé vers 1937 par l'ingénieur canadien Donald Hings (en) (-), alors qu'il était expert en communications et géophysique pour la compagnie canadienne Cominco (alors CM&S)[3]. Il est devenu portatif en 1938 grâce à l'ingénieur Alfred Gross.
Le premier talkie-walkie commercialisé est le Motorola SCR-300. Créé en 1940 avec 50 000 unités en sac à dos fabriquées au cours de la Seconde Guerre mondiale, il pèse entre 15 et 17 kg selon la batterie utilisée[4] et émet sur 48 canaux dans la bande 40 MHz à 48 MHz avec 0,3 W en modulation de fréquence permettant une portée d'environ 5 km[5].
Un deuxième modèle, le Motorola SCR-536 (en) est commercialisé en juillet 1941. Le poids de 2,5 kg (avec ses deux batteries) permet de le tenir dans les mains et il est d'abord nommé « Handie-Talkie »[6]. L'appareil, qui offre 50 canaux, fonctionne en modulation d'amplitude dans la bande 3,5 MHz à 6 MHz avec une puissance de sortie de 0,36 W délivré à une antenne télescopique d'1 mètre maximum permettant une portée moyenne d'1,6 km sur terre (la portée varie de quelques centaines de mètres en ville à environ 5 km sur l'eau)[6]. L'autonomie en fonctionnement était d'environ une journée d'usage « normal »[6]. À la fin de la Seconde Guerre mondiale 130 000 unités avaient été fabriqués par Motorola.
Le talkie-walkie SCR-536, fonctionnant dans la main en se déplaçant, est le modèle de principe du talkie-walkie et des radios mobiles pédestres jusqu’à ce jour.
Histoire du nom
Le nom de « walkie-talkie » date de 1941. En effet, lorsque monsieur Hings fit la démonstration de son appareil à Toronto, un journaliste aurait aperçu un soldat portant un modèle d'émetteur-récepteur portatif et lui aurait demandé à quoi servait l'appareil, le soldat aurait répondu qu'il permettait de parler tout en marchant[7]. C'est de là que vient le nom « walkie-talkie ».
L'ordre des deux termes a été inversé en français, mais cet usage reste rare dans le français canadien et dans les autres langues.
Fonctionnement
La liaison est une liaison half-duplex, c'est-à-dire que la communication se passe dans les deux sens, mais pas simultanément. Chaque interlocuteur parle à tour de rôle. Avant de commencer à parler, il doit appuyer sur un bouton ou maintenir un poussoir (dépend du talkie-walkie), et le relâcher dès qu'il a fini de parler (système dit « Push to Talk », soit « appuyer pour parler ») . L'autre peut alors répondre en effectuant la même action. La raison en est que le fait d'émettre ne permet plus la réception ; mais en revanche un troisième appareil pourrait recevoir deux transmissions simultanées des deux autres.
Il ne s'agit donc pas d'un half-duplex dans le sens informatique habituel[Lequel ?], mais d'un mode de fonctionnement radio standard.
Principales utilisations
- LPD433 est un talkie-walkie de faible puissance dans la bande des 433 MHz permettent des liaisons radioélectrique à des distances de quelques dizaines de mètres, le plus souvent les interlocuteurs doivent être à vue les uns des autres pour établir la radiocommunication.
- PMR446 est un talkie-walkie dans la bande des 446 MHz pour les particuliers et les professionnels en Europe, sans licence.
- UHF marine pour les professionnels à bord d'un navire de commerce.
- Private Mobile Radiocommunications pour les professionnels.
- Canal E (VHF), ou 161,300 MHz, le canal d'appel d'urgence européen en montagne.
- Canal 16, ou 156,8 MHz, le canal international de détresse et d'appel en radiotéléphonie.
- Talkie-walkie 27MHz de type jouet d'une puissance inférieure à 50 mW à alimentation par pile miniature avec une antenne de moins d'1,5 mètre incorporée au boîtier[8].
- Talkie-walkie militaire
- Le talkie-walkie bande 144 MHz est utilisé dans le monde par les radioamateurs en mobile pédestre pour établir des radiocommunications locales.
- Le talkie-walkie sur 18,1525 MHz 18,1575 MHz 18,1625 MHz est utilisé par les radioamateurs en mobile pédestre pour établir des radiocommunications continentales.
Galerie
- Paire de talkies-walkies 446 MHz UHF
- Talkie-walkie 27MHz (CB)
- Talkie-walkie 27MHz (jouet)
Notes et références
- Fiche terminologique - Office québécois de la langue française
- Voir par exemple le document « Formation des utilisateurs Antares »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), SDIS 68 (consulté le 30 août 2013), p. 19 [PDF]
- (en) B.C. inventor of walkie-talkie saluted - The Vancouver Sun, 25 août 1988 [PDF]
- (en) Page 1 du manuel d'utilisation - scr300.org [image]
- (en) Radio Set SCR-300-A War Department Technical Manual TM 11-242 - scr300.org
- (en) SCR-536 Walkie Talkie - Olive-Drab.com
- (en) Development of Walkie Talkie from 1930-1945 - HyperStealth Biotechnology Corp. [PDF]
- Conditions d'utilisation en France au 7 juin 1979 de la bande 27 MHz
Voir aussi
Articles connexes
- Bande ISM
- Bande VHF SMDSM
- Radioamateur
- Citizen-band (CB)
- Système radioélectrique du service mobile terrestre
- Le portail français des talkies-walkies
- Les talkies-walkies PMR446 à la norme européenne
- Portail de l’électricité et de l’électronique
- Portail des télécommunications