Royaume du Kanem-Bornou

Le royaume du Kanem fut fondé vers le VIIIe siècle dans des régions qui font maintenant partie du Tchad et du Nigéria. Il était connu des géographes arabes sous le nom d'Empire Kanem puis a perduré comme royaume indépendant de Bornou (l'Empire de Bornou) jusqu'en 1900[1]. Sa capitale était la ville de Njimi.

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Royaume du Kanem-Bornou

VIIIe siècle  1900


Drapeau hypothétique du Kanem, également appelé Organa, d’après le portulan d'Angelino Dulcert de 1339
Le royaume en 1810.
Informations générales
Capitale Njimi puis Dikoa
Langue Kanouri, kanembou, tedaga
Religion Islam
Démographie
Population kanembou
Histoire et événements
VIIIe siècle Fondation du royaume du Kanem Magui
XIIIe siècle Apogée territoriale du Kanem
1395 Fondation du royaume de Bornou
XVIe siècle Conquête du Kanem par le Bornou ; naissance du Kanem-Bornou
Bataille de Kousséri : le royaume intégré à l'empire colonial français

Étymologie

Kanem signifie, en kanuri, « pays du sud ». Le mot est formé du préfixe « k », qui annonce un substantif, et de l'étymon anem, qui signifie « sud »[2]. Les kanembou sont les « gens du pays du sud », par opposition aux toubou, c'est-à-dire les « gens de la montagne », sous-entendu le Tibesti.

Histoire

Groupe de guerriers Kanembu, gravure publiée en 1892.

Fondation

Le royaume de Kanem

Majoritairement musulman à partir du règne du maï (« roi ») Oumé (vers 1085), il atteignit son apogée avec Dounama Dibalami (1220-1259), qui l’étendit vers le Fezzan et le Nil et noua des relations avec les royaumes berbères, en particulier avec les Almohades.

Après la mort de Dounama, le royaume se morcela rapidement. Au XIVe siècle, il fut menacé par les Saos et les Boulala venus de l'est. Pour échapper à ces attaques extérieures, les souverains du Kanem durent se réfugier sur la rive ouest du lac Tchad où ils fondèrent le royaume de Bornou en 1395.

Le royaume de Bornou

Le Bornou reconquit le Kanem et devint le Kanem-Bornou au XVIe siècle. L'empire atteint son apogée sous le règne d'Idriss III Alaoma (1571-1603[3]).

Du temps de Ahmed al-Mansour Ad-Dhahbî (1578 -1603), le royaume de Bornou devient vassal des Saadiens du Maroc[4].

Le royaume du Kanem-Bornou et ses voisins vers 1750.

À la fin du XVIIIe siècle, le Bornou a retrouvé une puissance certaine et étend son influence jusque sur les peuplades de la Bénoué moyenne. Sa prospérité est essentiellement basée sur le trafic des esclaves. Le dernier souverain de la dynastie des Sefuwa, Ali V est détrôné en 1846 par un chef local du Kanem, Omar IV ibn Mohammed el-Kanémi (1835-1880).

Chute du Kanem Bornou

À la fin du XIXe siècle, la région est ravagée par le négrier soudanais Rabah, qui s'impose à Hashim ibn Omar (1885-1893) comme sultan du royaume ; Rabah est écrasé par les armées françaises en 1900. Les descendants de la lignée des El-Kaméni sont rétablis avec Omar Ibn Hachem (1901 et 1922-1937) mais, désormais, il s'agit de souverains titulaires sans pouvoir, contrôlés par l'administration coloniale française.

Liste des rois

Selon la tradition le royaume de Bornou est fondé par un certain Saef originaire du Yémen. Toutefois la période historique commence avec le roi Oumé ibn Selma vers 1085. Sa dynastie perdure jusqu'en 1846 quand Ali V ibn Ibrahim est détrôné par un chef Kanémin qui se proclame roi sous le nom de Omar IV ibn Mohammed el-Kanémi (1835-1880) [5],[6].

Notes et références

  1. Jean-Pierre Alaux, « Pages d'histoire du Kanem, pays tchadien », sur Le Monde diplomatique, (consulté le 2 avril 2019)
  2. A. M.-D. Lebeuf, Les populations du Tchad: nord du 10e parallèle, p. 3, L'Harmattan, Paris, 2006.
  3. « Essai sur l'histoire pré-coloniale de la société matakam», par J.Y. Martin.
  4. Brahim Harakat, « Le makhzen sa'adien », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, nos 15-16, , p. 43-60 (p. 45) (DOI 10.3406/remmm.1973.1226)
  5. Anthony Stokvis (préf. H. F. Wijnman), « Chapitre II, § .1 « Bornu » », dans Manuel d'histoire, de généalogie et de chronologie de tous les États du globe, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, vol. I, Leyde, Éditions Brill, (1re éd. 1888), Partie 2. Africa, America, Polynésia, p. 483-484
  6. Avec une chronologie légèrement différente Y. Urvoy, « Chronologie du Bornou ». Dans: Journal de la Société des Africanistes. 1941, tome 11. p. 21-32.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Dierk Lange, Contribution à l'histoire dynastique des Kānem-Bornū (des origines jusqu'au début du XIXe siècle), Université Panthéon-Sorbonne, Paris, 1974, 2 vol., 282 p. (thèse de 3e cycle d'Histoire ; avec une traduction du Dīwān al-salaṭīn Bornū, chronique des souverains de l'empire Kānem-Bornū)
  • Annie M.-D. Lebeuf, Les populations du Tchad (Nord du 10e parallèle), L'Harmattan, Paris, 2006 (ISBN 2296004474)
  • (de) Arnold Schultze Das Sultanat Bornu mit besonderer Berücksichtigung Deutsch-Bornus, thèse de doctorat, Essen, 1910, traduite en anglais en 1968 The Sultanate of Bornu, Londres, éditions Frank Cass
  • Y. Urvoy, « Chronologie du Bornou ». Dans: Journal de la Société des Africanistes. 1941, tome 11. p. 21-32.

Lien externe

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