Marc Bloch

Marc Léopold Benjamin Bloch, né le à Lyon (Rhône) et mort le à Saint-Didier-de-Formans (Ain), est un historien français, fondateur avec Lucien Febvre des Annales d'histoire économique et sociale en 1929. Marc Bloch a donné à l'école historique française une renommée qui s'étend bien au-delà de l'Europe.

Pour les articles homonymes, voir Bloch.

Ancien combattant de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale, il est décoré de la Légion d'honneur à titre militaire, de la croix de guerre 1914-1918 et de la croix de guerre 1939-1945. Membre de la Résistance durant l'Occupation, il est arrêté, torturé, puis exécuté par la Gestapo le .

Biographie

Famille et formation

Issu d'une famille juive d'optants[1], Marc Bloch est le fils de Gustave Bloch, professeur d'histoire ancienne à l'université de Lyon, puis à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et à la Sorbonne, et lui-même fils d'un directeur d'école. Marc Bloch fait des études secondaires brillantes à Paris, au lycée Louis-le-Grand, puis entre à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm en 1904[2].

Engagement de servir l'État signé par Marc Bloch à son entrée à Normale Sup, Archives nationales, 61 AJ.

Il est reçu à l'agrégation d'histoire et géographie en 1908. Marc Bloch suit de 1908 à 1909 les cours des facultés de Berlin et de Leipzig avant d'être pensionnaire à la Fondation Thiers (1909-1912).

En 1919, il épouse Simone Vidal (1894-1944), fille d'un polytechnicien dont la famille, depuis le XVIIIe siècle, était enracinée dans le Comtat Venaissin et en Alsace ; six enfants naissent de ce mariage, dont Étienne qui écrira en 1997 sa « biographie impossible »[3].

La Première Guerre mondiale

Professeur de lycée (Montpellier puis Amiens) quand éclate la Première Guerre mondiale, il est mobilisé comme sergent d'infanterie. Chef de section, il termine le conflit avec le grade de capitaine dans le Service des essences. Marc Bloch reçoit la croix de guerre avec quatre citations et est décoré de la Légion d'honneur pour ses faits de guerre[4].

Carrière universitaire

Marc Bloch est nommé professeur à la faculté de Strasbourg, redevenue française en 1919 ; ses qualités professorales et sa rigueur méthodologique contribuent alors au prestige de l'Université française[5]. Il y rejoint des enseignants de premier ordre comme Lucien Febvre, André Piganiol, avec qui il noue des liens fructueux.

Premiers pas d'historien

Il soutient une thèse de doctorat allégée, au propos déjà neuf, sur l'affranchissement des populations rurales de l'Île-de-France au Moyen Âge : Rois et Serfs, un chapitre d'histoire capétienne (1920).

Marc Bloch publie en 1924 son œuvre magistrale, Les Rois thaumaturges. Il y expérimente avec audace une méthode comparatiste empruntée aux maîtres de la linguistique (il parle lui-même une dizaine de langues).

En 1931, son ouvrage le plus maîtrisé, Les Caractères originaux de l'histoire rurale française, innove une fois encore, car il exploite une interdisciplinarité peu courante à cette époque (botanique, démographie, etc.) pour mieux comprendre l'évolution des structures agraires de l'Occident médiéval et moderne. En 1928, Marc Bloch présente sa candidature au Collège de France et propose d'enseigner une « histoire comparée des sociétés européennes ». Ce projet échoue. Il tente à nouveau sa chance en 1934-1935, mais toujours sans résultat.

L'aventure des Annales

Bloch participe en 1929, avec le « groupe strasbourgeois » dont Lucien Febvre, à la fondation des Annales d'histoire économique et sociale dont le titre est déjà en lui-même une rupture avec « l’histoire historisante »[6], triomphante en France depuis l'école méthodique. Bloch y publie jusqu'à la guerre d'importants articles, et surtout de brillantes notes de lecture, dont l'impact méthodologique s'est fait encore sentir après sa mort, et jusqu'à aujourd'hui[7].

Un historien dans la guerre

Plaque 17 rue de Sèvres (6e arrondissement de Paris), où il vit de 1936 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Alors qu'il venait de succéder à Henri Hauser à la Sorbonne en 1936 (chaire d'histoire économique)[8], la Seconde Guerre mondiale le surprend dans la plénitude de sa carrière et de ses recherches. Malgré son âge (53 ans), une polyarthrite invalidante et une famille nombreuse, il a demandé à combattre. Il se déclarait « le plus vieux capitaine de l’armée française », grade auquel il était resté depuis 1918, n'ayant pas souhaité se porter candidat au concours d'admission de l’École de guerre. Il est affecté au Service des essences et sa conduite durant la guerre lui vaudra d'être cité à l'ordre du corps d'armée.

Il voit de très près le naufrage de la Troisième République. Marc Bloch a tiré de cet événement majeur, qui a bouleversé sa vie, L'Étrange Défaite, un livre posthume écrit dans la maison qu'il possédait au hameau de Fougères, commune du Bourg-d'Hem (Creuse), de juillet à . Ce livre, qu'il présente comme le témoignage d'un historien, est publié en 1946 et accrédite l'idée que l'échec de l'armée française face aux troupes d'Hitler est imputable aux plus hauts niveaux de commandement, autant à l'égard de la préparation qu'à celui des combats. Il ouvre ainsi la question de savoir dans quelle mesure les élites ont préféré une victoire du nazisme en France et en Europe face à la montée du communisme. En particulier, il exprime son écœurement devant l'attitude d'une partie de la bourgeoisie française, qui, à son avis, avait contribué de manière décisive à la défaite et ensuite s'était alliée au fascisme en collaborant activement avec les Allemands.

Après la Campagne de France de 1940, il est  en tant que Juif  exclu de la fonction publique par le gouvernement de Vichy en octobre 1940. Son appartement parisien est réquisitionné par l'occupant, sa bibliothèque expédiée en Allemagne. Il est rétabli dans ses fonctions pour services exceptionnels par le secrétaire d'État à l'Éducation nationale Jérôme Carcopino, ancien élève de son père, et nommé à la faculté de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. Il y continue ses recherches dans des conditions de vie très difficiles et en proie aux pires inquiétudes. Du fait de la santé de sa femme, il demande et obtient une mutation à Montpellier en 1941. Le Doyen de la faculté des Lettres de Montpellier, Augustin Fliche, catholique maréchaliste, antisémite et conservateur, va essayer d’empêcher sa nomination, nourrissant un ressentiment à l'égard de l'historien. Il avertit ses supérieurs qu'un cours public de Marc Bloch peut provoquer des démonstrations hostiles, dont il ne veut pas être tenu pour responsable[9]. Marc Bloch est chargé de cours sur l'histoire économique et monétaire de la France et de l'Europe moderne, mais ne peut travailler que dans des conditions très imparfaites, n'ayant pas accès à sa bibliothèque[9]. En outre, les lois du régime de Vichy sur le statut des juifs (notamment celle du 21 juin 1941, qui impose entre autres un quota d'étudiants juifs dans l'enseignement supérieur, ce qui touche directement son fils) ne font que compliquer la vie de la famille Bloch, qui vit dans des conditions précaires à Montpellier[9].

Monument des Roussilles, Saint-Didier-de-Formans rappelant l'assassinat de trente Résistants, dont Marc Bloch, à cet emplacement. Deux survivants : Jean Crespo et Charles Perrin.

Il rédige entre la fin 1940 et début 1943, sans documentation et dans des conditions difficiles, Apologie pour l'histoire ou Métier d'historien, publié en 1949 par les soins de Lucien Febvre, livre « testament » dans lequel il résume les exigences singulières du métier d'historien[10].

Pendant l'Occupation, Lucien Febvre, cofondateur des Annales, souhaite la reparution de la revue alors que Bloch s’y oppose. Sous la pression de Febvre, Bloch finit par accepter. L’autorisation de reparaître sous un autre titre est accordée par l'occupant et Bloch, frappé par le statut des juifs d’, y publie sous un pseudonyme[11].

Éléments du mobilier de bureau de Marc Bloch exposés au CHRD.

Il entre dans la clandestinité fin 1942, quand les Allemands envahissent la zone libre. En 1943, après l'invasion de la zone sud qui ne le laisse en sécurité nulle part, il s'engage dans la Résistance, dont il devient un des chefs pour la région lyonnaise au sein de Franc-Tireur, puis dans les Mouvements unis de la Résistance (MUR). Il est arrêté à Lyon le par la Gestapo, interné à la prison Montluc et torturé par Klaus Barbie et ses hommes[12].

Il meurt le 16 juin 1944, fusillé aux côtés de vingt-sept autres résistants « qu'il animait de son courage », non loin de Saint-Didier-de-Formans[12] comme le rapporte Georges Altman[13]. Celui-ci mentionne également qu'un garçon de seize ans tremblait près de lui : « Ça va faire mal ? ». Marc Bloch lui aurait pris affectueusement le bras en disant seulement : « Mais non, petit, cela ne fait pas mal », avant de tomber en criant, le premier : « Vive la France ! ». Cette dernière phrase reste cependant incertaine, Georges Altman n'ayant pas assisté directement à l'exécution. En outre, Etienne Bloch souligne que les conditions de la mise à mort du convoi rendent ce cri peu probable, d'autant plus que les deux seuls survivants n'ont pas rapporté ce fait[14]. Son épouse Simone, dont la santé s'est détériorée, meurt le , à l'hôpital de Lyon[15].

En 1977, les cendres de Marc Bloch ont été transportées au cimetière du Bourg-d'Hem[16].

Apport à l'histoire du Moyen Âge : un legs considérable

Envoi de Marc Bloch à Maurice Halbwachs (1928).
Ouvrage conservé à la Bibliothèque de sciences humaines et sociales Paris Descartes-CNRS.

Marc Bloch, moins polémique que son aîné Lucien Febvre, le rejoint cependant par la rigueur de ses analyses et sa volonté d'ouvrir le champ de l'histoire aux autres disciplines scientifiques. De plus, sa contribution à l‘histoire médiévale, par la variété de ses sources et la rigueur de son analyse, reste encore aujourd'hui largement utilisée par les chercheurs.

À l'instar de ses collègues de l’École des Annales, Marc Bloch suggère de ne pas utiliser exclusivement les documents écrits et de recourir à d’autres matériaux, artistiques, archéologiques, numismatiques… Plus qu’aucun autre responsable des Annales, il s’oriente vers l’analyse des faits économiques. Également partisan d’une unicité des sciences de l'homme, il cherchera un recours permanent à la méthode comparative, favorisera la pluridisciplinarité et le travail collectif chez les historiens.

Hommages et distinctions

Décorations

Hommages

Insigne de la promotion Cne Bloch de l'ESM4.

Publications

Première édition des Caractères originaux en deux volumes chez Armand Colin.
Ces deux derniers textes sont réédités avec de nombreux autres dans le recueil établi par Annette Becker et Étienne Bloch, L'Histoire, la Guerre, la Résistance, Gallimard, collection « Quarto », 2006.
  • La France sous les derniers Capétiens (1223-1328), voir en ligne.
  • La Terre et le Paysan. Agriculture et vie rurale aux XVIIe et XVIIIe siècles, Armand Colin, 1999, recueil d'articles avec une préface d'Emmanuel Le Roy Ladurie.
  • Mélanges historiques, CNRS éd., 2011.
Correspondance
  • Marc Bloch, « Lettres de la drôle de guerre », Les Cahiers de l'IHTP, cahier no 19, (lettres à son fils Étienne).
  • Bryce et Mary Lyon, The birth of Annales history - the letters of Lucien Febvre and Marc Bloch to Henri Pirenne (1921-1935), Commission royale d'histoire, Bruxelles, 1991.
  • Marc Bloch, Écrire la société féodale. Lettres à Henri Berr, 1924-1943, Paris, Éditions de l'IMEC, 1992.
  • Marc Bloch et Fritz Rörig, Correspondance (1928-1932), établie et présentée par Peter Schöttler, Cahiers Marc Bloch, no 1, 1994, p. 17-52.
  • Marc Bloch, Lettres à Robert Boutruche, établies par Étienne Bloch, présentées et annotées par Bertrand Müller, Cahiers Marc Bloch, no 4, 1996, p. 25-98.
  • Marc Bloch et Lucien Febvre, Correspondance, édition établie et présentée et annotée par Bertrand Müller, 3 vol., Fayard, 2004.
Comprend : (1) La naissance des Annales 1928-1933. (2) De Strasbourg à Paris, 1934-1937. (3) Les Annales en crise, 1938-1943.

Notes et références

  1. «Je suis juif, sinon par la religion, que je ne pratique point, non plus que nulle autre, du moins par la naissance. […] Je ne revendique jamais mon origine que dans un cas : en face d’un antisémite.» (L'étrange défaite, p. 23).
  2. Dossier de normalien conservé aux Archives nationales dans le fonds de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm sous la cote 61/AJ/233 (voir la notice sur ce fonds dans la Salle des inventaires virtuelle des Archives nationales.
  3. Marc Bloch, une biographie impossible. Éditeur : Culture et Patrimoine en Limousin, 1997, 152 p., (ISBN 978-2911167119).
  4. Sur le séjour de Marc Bloch en Argonne pendant la Première Guerre mondiale, voir Daniel Hochedez, « Un historien au front : Marc Bloch en Argonne (1914-1916) », Horizons d'Argonne (Centre d'études argonnais), no 89, juin 2012, p. 59.
  5. Dossier d'enseignant conservé aux Archives nationales dans le fonds du ministère de l'Instruction publique sous la cote F/17/27175 (voir la notice sur ce fonds dans la Salle des inventaires virtuelle des Archives nationales.
  6. Sur une forme d'histoire qui n'est pas la nôtre, Lucien Febvre.
  7. https://archive.org/details/LettrePrfaceDeMarcBloch
  8. Dossier de professeur conservé aux Archives nationales dans le fonds du rectorat de Paris sous la cote AJ/16/5876 (voir la notice sur ce fonds dans la Salle des inventaires virtuelle des Archives nationales.
  9. Carole Fink, Marc Bloch : une vie au service de l'histoire, Presses Universitaires Lyon, (ISBN 9782729705862, lire en ligne)
  10. Gérard Noiriel, « En mémoire de Marc Bloch. Retour sur l'Apologie pour l'histoire », Genèses, vol. 17, no 1, , p. 122–139 (DOI 10.3406/genes.1994.1268, lire en ligne, consulté le 12 janvier 2018)
  11. Pierre Laborie, « Une France en vert-de-gris : « La France à l'heure allemande » », sur Libération, (consulté le 20 juin 2019).
  12. Peter Schöttler, « Marc Bloch : le supplicié no 14 », L'Histoire, vol. no 404, no 10, , p. 7–7 (ISSN 0182-2411, lire en ligne, consulté le 12 janvier 2018)
  13. « Avant propos de Georges Altman (à l'édition originale de L’Étrange Défaite) », dans March Bloch, L’Étrange Défaite, coll. « Folio Histoire », Paris, Gallimard, 1990, p. 174. Texte intégral, Notre « Narbonne » de la Résistance publié dans Les Cahiers politiques en mars 1945, reproduit dans La République du Silence, Harcourt, Brace and Company, New York, 1947, p. 306-311
  14. Etienne Bloch, « Marc Bloch (1886-1944), le combattant », Communication au colloque de Berlin, (lire en ligne, consulté le 18 novembre 2018)
  15. AJPN France, « Biographie de Marc Bloch », sur www.ajpn.org (consulté le 18 novembre 2018)
  16. Olivier Dumoulin, Marc Bloch, Presses de Sciences Politiques, (ISBN 9782724607918, lire en ligne)
  17. « Il y a 70 ans, Henri Falque entrait dans la Résistance », Le Progrès, 28 mai 2012.
  18. « Université de Strasbourg: Près de cinq siècles d'histoire », sur www.unistra.fr (consulté le 21 janvier 2018)
  19. « Supplique à Monsieur le Président de la République pour le transfert au Panthéon de Marc Bloch », Le Figaro, 1er juin 2006.
  20. « Editions Allia - Livre - Réflexions d’un historien sur les fausses nouvelles de la guerre », sur www.editions-allia.com (consulté le 25 mars 2020)
  21. Apologie pour l'histoire ou métier d'historien.

Pour approfondir

Bibliographie

  • André Burguière, dans André Burguière (dir.), Dictionnaire des sciences historiques, Paris, PUF, 1986, p. 88-91.
  • Hartmut Atsma, André Burguière (dir.), Marc Bloch aujourd'hui. Histoire comparée & Sciences sociales, Paris, EHESS, 1990.
  • Carole Fink, Marc Bloch. Une vie au service de l'histoire, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1997 (version angl. 1989), présentation en ligne.
  • Ulrich Raulff, Marc Bloch. Un historien au XXe siècle, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2006 (version all. 1995).
  • (de) Peter Schöttler (dir.), Marc Bloch - Historiker und Widerstandskämpfer, Francfort, Campus-Verlag, 1999.
  • Olivier Dumoulin, Marc Bloch, Paris, Presses de Sciences Po, 2000.
  • (it) Massimo Mastrogregori, Introduzione a Bloch, Bari, Laterza, 2001.
  • Dominique Barthélemy, dans Les Historiens, Paris, Armand Colin, 2003, p. 85-103.
  • François-Olivier Touati, Marc Bloch et l'Angleterre, Paris, Boutique de l'Histoire éditions, 2007.
  • (en) Francine Michaud, « Marc Bloch (1886-1944) », dans Philip Daileader et Philip Whalen (dir.), French Historians, 1900-2000 : New Historical Writing in Twentieth-Century France, Chichester / Malden (Massachusetts), Wiley-Blackwell, , XXX-610 p. (ISBN 978-1-4051-9867-7, présentation en ligne), p. 38-61.
  • Peter Schöttler (dir. avec Hans-Jörg Rheinberger), Marc Bloch et les crises du savoir, Berlin, 2011 (actes d'un colloque franco-allemand consacré à la pensée scientifique de Marc Bloch, 4 - , Institut Max Planck d'histoire des sciences, Berlin, Preprint 418), lire en ligne.
  • Peter Schöttler, « Marc Bloch. Le supplicié no 14 », L'Histoire, no 404, octobre 2014, p. 8–16.
  • René Lévy, Les écrivains français sous l'Occupation (1940-1944), Paris, Éditions l'Harmattan, 2014, p. 124. (ISBN 978-2-343-03813-1).

Articles connexes

Liens externes

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