Jean Frydman

Né à Paris de parents d'origine juive polonaise, Jean Frydman grandit dans le quartier de Belleville où sa famille tient une petite fabrique de lingerie féminine[4]. 1940 il rallie la France libre. Apprenant en 1942 qu'une grande rafle se préparait, il regagne la capitale pour demander à ses parents de se mettre à l'abri. Arrêté en 1944, il est condamné à mort. Il attend chaque jour la mort mais échappe au peloton d'exécution grâce à l'intervention inattendue d'Aloïs Brunner. Transféré à Drancy, il est évacué vers Buchenwald dans le dernier convoi à destination des camps de la mort (où fait la connaissance de Marcel Dassault), mais réussit à s'évader du train.

Il est impliqué dans l'organisation de l'assassinat de Philippe Henriot[5].

Jean Frydman fréquente le Saint-Germain-des-Prés des existentialistes de l'après-guerre.

Il commence son aventure dans le monde naissant de l'audiovisuel par un stage dans une petite station de télévision au Canada. Ensuite, il participe à la création de la première télévision privée francophone au Maroc.

De retour en France, il est le cofondateur de la station Europe 1, devenant l'un de ses premiers dirigeants, entre 1957 et 1962^{[réf. souhaitée]}. Il a créé l'émission Salut les copains.

En 1969, Jean Frydman prend la direction de Télé Monte-Carlo et, dans le but d'alimenter la grille de la chaîne, devient propriétaire d'un important catalogue de films. Mais son plus grand projet, la création d'une nouvelle chaîne de télévision commerciale, « Canal 10 », n'arrive pas à aboutir. Il prend ensuite la direction de l'agence de publicité Régie n°1. Il s'impose comme le « jardinier secret du paysage audiovisuel français ».

Il produit deux films documentaires concernant la Seconde Guerre mondiale : Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophüls (1969) et De Nuremberg à Nuremberg de Frédéric Rossif (1989)[6].

Actionnaire évincé du conseil d'administration de Paravision, filiale audiovisuelle de L'Oréal, il révèle[7] le passé d'André Bettencourt et celui de plusieurs autres dirigeants de L'Oréal sous l'Occupation, contraignant André Bettencourt à se retirer des affaires en 1995, officiellement pour raison d'âge[8], et à exprimer ses regrets pour ce qu'il qualifie d'« erreur de jeunesse »[9].

Jean Frydman a mis son expérience au service des responsables politiques israéliens soucieux d'une paix de compromis[10]. Il conseilla Yitzhak Rabin[11] et Ehoud Barak[12]. Il a ainsi joué un rôle dans l'organisation de la manifestation du 4 novembre 1995, au cours de laquelle Yitzhak Rabin a été assassiné.

Le 11 mars 2016, il est fait chevalier de la Légion d'honneur à l’Élysée par le président de la République française François Hollande.

• L'Oréal
• André Bettencourt
• François Dalle

• Élie Barnavi, Jean Frydman, Tableaux d'une vie, 2008 (ISBN 978-202-090818-4)
• Michel Bar-Zohar, Bitter Scent: The Case of L'Oréal, Nazis, and the Arab Boycott (London, Dutton Books : 1996)
• Jean-Pierre Chaline, « André Bettencourt (1919-2007) », dans Études normandes (ISSN 0014-2158), 2008-1
• Affaire Dalle/Frydman Journal A2 20H - 13/12/1991 - 2 min 47 s - Sur le site de l'INA.
• « Jean Frydman, un combat pour la liberté » - Entretiens (4 × 55 min) menés par Agnès Chauveau. Dans la collection « Mémoire Vivante ». Réalisation Jean-François Perigot. Diffusion en 2002 sur « Histoire ».

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