Investisseur

Un investisseur est une personne physique ou morale qui alloue une part de capital disponible dans l'attente d'un retour sur investissement. Il peut ainsi investir dans des actions, des obligations, des produits dérivés, des devises, des matières premières, de l'immobilier ou tout autre actif. Un investisseur peut investir sans distinction sur le marché primaire des titres nouvellement émis ou sur le marché secondaire (titres déjà émis), dans des titres de sociétés cotées ou non cotées.

Il peut réaliser ses investissements sur un marché réglementé, par exemple une bourse des valeurs, ou encore de gré-à-gré, sur le marché des titres non cotés. Un investissement est de durée variable en fonction des objectifs de placement initiaux ou des besoins de l'investisseur[1]. Contrairement au spéculateur qui cherche à profiter d'une fenêtre de marché assez courte, l'investisseur s'inscrit en général dans la durée en vue de gérer son patrimoine, où celui dont il a la responsabilité.

Les investisseurs professionnels disposant d'une large surface financière sont appelés investisseurs institutionnels, on les oppose parfois aux investisseurs individuels, ou petits porteurs.

Les différents types d'investisseurs

  • Investisseur individuel
    1. Petit porteur en bourse
    2. Business angel investissant dans des jeunes pousses
    3. Day trader (à la limite)
    4. Collectionneur (un collectionneur d'œuvres d'art peut aussi être un investisseur)
  • Investisseur institutionnel
    1. Fonds de gestion d'actifs diversifiés
    2. Fonds souverain
    3. Fonds de capital investissement
    4. Entreprises publiques ou privées prenant des participations financières
    5. Intervenants ponctuels de type algorithmique

Les investisseurs institutionnels (appelés familièrement zinzin en France) peuvent être des banques, des compagnies d'assurance, des fonds de multiples natures ou des entreprises. Aujourd'hui, les fonds de pension étrangers représentent une part très importante du capital des grandes entreprises en France (CAC 40).

Les investisseurs sont parfois classés compte tenu de leur recherche ou de leur aversion au risque (en contrepartie d'une performance correspondante), et de leur horizon d'investissement.

Qualités d'un investisseur

Un bon investisseur est le gestionnaire avisé de son épargne ou de celle des autres. Il doit donc disposer de qualités propres d'analyse et de sélection des opportunités qui lui sont présentées afin de choisir en connaissance de cause celles qui sont les plus appropriées à sa situation. Il doit s'efforcer de comprendre le fonctionnement du support dans lequel il projette d'investir et se documenter sur les conditions relatives à son investissement (type de support, frais, options de sorties, liquidité, etc). L'investisseur américain Warren Buffett[2] a sur ce sujet une philosophie simple qui est "si vous ne comprenez pas, n'investissez pas". Les autorités de marché s'attachent à ce que les investisseurs soient convenablement et équitablement informés par les émetteurs. Pour des investissements à long terme, un investissement diversifié en Bourse a historiquement offert les meilleurs taux de retour sur investissement.

L'investisseur diffère en cela du "joueur" qui approche l'investissement financier comme un jeu d'argent essentiellement régit par le hasard et la tactique. On l'appelle parfois spéculateur mais ce terme désigne surtout un investisseur prêt à prendre des risques plus élevés que la moyenne contre le marché ou lors d'un mouvement de hausse du marché, afin de maximiser son espérance de gain. Les spéculateurs[3] sont souvent accusés d'être à l'origine des bulles financières[4] et de mener des complots manipulateurs contre les marchés financiers afin de s'enrichir.

Stratégie des investisseurs

Les investisseurs commencent par définir un plan d'investissement en fonction de leur épargne, ou de leurs fonds, disponible(s) et de leur revenus . Ils utilisent pour cela différentes stratégies pour réaliser leurs investissements: elles dépendent essentiellement de leur degré d'acceptation du risque et du niveau de rendement attendu. Les paramètres clés qui entourent la décision d'investissement sont aussi le montant des fonds disponibles, la liquidité nécessaire et l'horizon d'investissement recherché.

Un investisseur peut investir directement, il est alors autonome. Il peut aussi choisir de s'attacher les conseils d'une société de bourse, d'une banque ou d'un CIF, conseiller en investissement financier.

Il existe de nombreuses thématiques d'investissement, par exemple par secteur, par géographie, par taille d'entreprise ou en fonction du rendement proposé. Certains facteurs de sélection sont négatifs et visent par exemple à exclure du champ de l'investissement les sociétés n'ayant pas un comportement éthique ou responsable.

La stratégie la plus courante est la gestion de bon père de famille[5] qui exclut les prises de risque trop agressives; cela comprend la sélection d'actions de bonne qualité ("blue chips") et d'obligations bien notées par les agences. Une telle stratégie tend à se rapprocher de la performance du marché en général, telle que mesurée par un indice de référence (par exemple, CAC 40). Dans cas, il n'est pas rare que les investisseurs se simplifient la vie en privilégiant l'achat d'une valeur mobilière répliquant l'indice à l'identique (tracker).

Certains produits mutuels, dérivés ou structurés sont complexes et nécessitent un niveau de connaissance approfondi en finance et en mathématique. Il est déconseillé de s'en approcher sans s'être assuré de les avoir bien compris, ou sans avoir pris l'avis d'un professionnel compétent.

Notes et références

  1. « Comment débuter en Bourse | Bourse de Paris », sur www.boursedeparis.fr (consulté le 4 janvier 2016)
  2. Warren Buffett et Didier Coutton, Les écrits de Warren Buffett : Les seuls conseils donnés par Warren Buffett aux investisseurs et aux managers, Valor (ISBN 9782909356914)
  3. Mikael Petitjean, Le Guide du trader : Méthodes et Techniques de spéculation boursière, Dunod, (ISBN 9782100075539)
  4. « Des bulles de crédit aux crises financières », sur www.alternatives-economiques.fr (consulté le 4 janvier 2016)
  5. Olivier Coispeau, Dictionnaire de la Bourse, SEFI, (ISBN 9782895091417)

Voir aussi

Bibliographie

  • Olivier Coispeau, Dictionnaire de la Bourse, éd. Séfi, 7e édition, 2013, 700 pages
  • Benjamin Graham, L'investisseur intelligent, éd. Valor, 4e édition, 1998, 352 pages
  • Jacques Hamon, Bertrand Jacquillat, La BourseQue sais-je? éd. PUF, 2002, 128 p. ( (ISBN 2-13-052549-0))
  • Gérard Horny, La bourse pour les nuls, éd. First, 2014, 408 pages
  • Peter Lynch, Et si vous en saviez assez pour gagner en bourse, éd. Valor, 1999, 216 pages
  • Pierre Vernimmen, Pascal Quiry, Yann Le Fur, Finance d'entreprise, éd. Dalloz, 14e édition, 2016

Articles connexes

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