Hermaphrodite
Hermaphrodite (en grec ancien Ἑρμαφρόδιτος / Hermaphróditos) est un personnage de la mythologie grecque. Son nom a été utilisé pour créer le terme hermaphrodisme, qui désigne ce qui réunit les caractéristiques des deux sexes.

Mythe
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Fils de Hermès et d'Aphrodite, comme son nom l'indique, Hermaphrodite hérite à sa naissance, sur le mont Ida de Troade, de la beauté de ses parents. Un jour qu'il se baigne dans le lac de Carie habité par la naïade Salmacis, celle-ci s'éprend du bel adolescent. Comme Hermaphrodite repousse ses avances, Salmacis l'étreint de force et supplie les dieux d'être unie à lui pour toujours. Le vœu est exaucé et ils ne forment plus qu'un seul être bisexué, à la fois mâle et femelle. Hermaphrodite fait alors un vœu à ses parents, que tout homme se baignant dans le lac de la nymphe en sortirait lui aussi doté d'attributs féminins.
Le mythe d'Hermaphrodite peut être rapproché de celui des androgynes évoqué dans Le Banquet de Platon : à l'origine, certains humains (hermaphrodites) possédaient à la fois les caractères féminins et masculins, et Zeus, s'alarmant de leur potentiel, les sépara brutalement en deux moitiés.
Représentations artistiques
Hermaphrodite a été un fréquent sujet d'inspiration. En sculpture, la représentation la plus célèbre est celle de l'Hermaphrodite endormi, statue de l'époque hellénistique dont des copies figurent au Palais Massimo alle Terme, à la Galerie Borghèse à Rome, à la Galerie des Offices à Florence (salle 38 dite « de l'Hermaphrodite »[1]) ainsi qu'au musée du Louvre à Paris et au Musée des Beaux-Arts de Lille. De dos, Hermaphrodite montre un corps à la grâce et aux courbes féminines, de l'autre, le spectateur aperçoit la particularité anatomique du personnage. Lady Charlotte Townshend, qui la vit au milieu du XVIIIe siècle, la décrit comme « le seul couple heureux que j'aie jamais rencontré »[2].
Les représentations d'Hermaphrodite sont répandues dans les peintures mythologiques à sujet érotique prisées par la société romaine et découvertes au XVIIIe siècle dans les cités du Vésuve, en particulier à Pompéi. Le Cabinet secret du Musée archéologique national de Naples en conserve cinq : Hermaphrodite (inv. 9224), Pan et Hermaphrodite (inv. 27700), Vieux satyre et Hermaphrodite (inv. 27875), Satyre et Hermaphrodite (inv. 27701), Satyre tentant de s'unir à Hermaphrodite (inv. 110878).
Source
- Théophraste, Les Caractères XVI
- Diodore, Bibliothèque historique IV.6.5
- Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (IV, 288-390).
Références
Bibliographie
- Les Caractères (trad. Nicolas Waquet, préf. Nicolas Waquet), Paris, Payot & Rivages, coll. « La Petite Bibliothèque », , 112 p. (ISBN 978-2743621384).
- Les Caractères (trad. Xavier Bordes, préf. Xavier Bordes), Paris, Mille et Une Nuits, , 72 p. (ISBN 2-84205-044-4).
Articles connexes
Liens externes
- Patrick Graille, Le troisième sexe, Paris, Les éditions arkhê, 2011 (ISBN 9782918682134), (lire en ligne)
- Hermaphrodite endormi, département des Antiquités grecques, Notice no 887, base Atlas, musée du Louvre
- Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio
- Images d'Hermaphrodite dans la Base de Données Iconographiques de l'Institut Warburg
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