Effet de levier

L'effet de levier (financier) est un terme général pour désigner n'importe quelle technique destinée à multiplier les profits et les pertes. Les techniques courantes de levier sont l'endettement, l'achat d'actifs à long terme et les produits dérivés (tels que les warrants).

Enjeux

L'effet de levier est une mesure comptable de l'impact de l'utilisation d'apports de capitaux de la part de tiers de l'entreprise par rapport aux capitaux propres à l'entreprise. Cela permet aux actionnaires et associés de l'entreprise de mesurer à quel point ils peuvent accepter l'endettement, c'est-à-dire la dégradation du ratio de solvabilité. Si la rentabilité économique est plus faible que le taux d'actualisation attendu par les prêteurs et les associés, c'est-à-dire si le levier est trop faible, l'entreprise assiste à un effet de massue.

L'effet de levier permet, grâce à l'emprunt, d'acquérir des actifs avec un minimum de fonds propres, ce qui correspond à se constituer un capital grâce à l'endettement[1]. En revanche, si le taux de crédit est supérieur au taux de rentabilité du projet, on parle d'effet de massue ou d'effet boomerang : la rentabilité des fonds propres s'effondre.

Calcul

Il existe plusieurs définitions du terme. En particulier, il est utilisé de deux manières différentes en investissement et en finance :

Investissement

On appelle "levier comptable" le rapport entre les capitaux moins les dettes, et les capitaux. Afin de comprendre les différences qui existent entre divers effets de levier utilisés, considérons les situations suivantes, toutes basées sur 100€ de capitaux propres [2]:

  • Achetez 100€ de pétrole brut. Le capital est de 100€, il n'y a pas de dettes. Le levier comptable est de 1 pour 1. La valeur théorique est de 100€, il n'y a pas de dettes et 100€ de capitaux propres. Le levier théorique est de 1 pour 1. La volatilité est égale à celle du pétrole, comme ce pétrole n'est que des capitaux[pas clair] et que l'on en possède autant que les capitaux propres, le levier économique est de 1 pour 1.
  • Empruntez 100€ et achetez 200€ de pétrole brut. Les capitaux sont de 200€, les dettes de 100€ donc le levier comptable est de 2 pour 1. La valeur théorique est de 200€, les capitaux propres de 100€, donc le levier théorique de 2 pour 1. La volatilité est le double de celle d'une situation sans levier avec les mêmes capitaux, donc le levier économique sera de 1 pour 2.
  • Achetez 100€ de pétrole brut, empruntez pour 100€ d'essence et vendez les pour 100€. Vous avez 100€ d'argent cash, 100€ de pétrole brut et vous devez 100€ d'essence. Vos capitaux sont de 200€, vos dettes de 100€, donc le levier comptable est de 2 pour 1. Vous avez 200€ de valeur théorique de capitaux plus 100€ de valeur théorique de dettes, avec 100€ de capitaux propres, alors le levier théorique est de 3 pour 1. La volatilité de votre situation pourrait être la moitié de celle d'un investissement sans levier avec les mêmes capitaux, comme le prix de l'essence et celui du pétrole sont corrélés, le levier économique serait donc de 0,5 pour 1.
  • Achetez 100€ de bons du trésor à taux fixe sur 10 ans et placez les en swap de taux d'intérêt fixe à variable sur 10 ans pour convertir les versements en taux variable. Le swap est hors bilan, il sera donc ignoré pour le calcul du levier comptable. Le levier comptable sera alors de 1 pour 1. La valeur théorique du swap compte pour le levier théorique, il sera de 2 pour 1. Le swap enlève la majeure partie du risque économique des bons du trésor, le levier économique sera donc proche de zéro.

Finance

Formellement, la rentabilité financière est donnée par la formule suivante :

est la rentabilité économique, et :

  •  : Rentabilité financière
  •  : Rentabilité économique
  •  : Taux d'intérêt réel
  •  : Dette financière de l'entreprise
  •  : Capitaux propres de l'entreprise
  •  : Résultat d'exploitation
  •  : Impôts
  •  : Levier financier
  •  : Levier d'exploitation

Pour le calcul de la rentabilité économique et de la rentabilité financière, se reporter à l'article rentabilité.

Notes et références

  1. http://cipf.fr/2015/03/de-la-duree-de-lemprunt/
  2. Bodie, Zvi, Alex Kane and Alan J. Marcus, Investments, McGraw-Hill/Irwin (June 18, 2008)

Voir aussi

Articles connexes

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