Baculum
Le baculum[1] ou os pénien est un os présent dans le pénis de certains mammifères (à l'exclusion des monotrèmes et des marsupiaux). Il est absent chez les humains, mais présent chez presque tous les autres primates, comme le gorille et le chimpanzé. Cet os facilite le rapport sexuel.

Fonction
Le baculum n'étant pas rattaché au reste du squelette et se développant dans un tissu mou, il peut être considéré comme une forme d'ossification hétérotopique[2]. Il est utilisé pendant la copulation et varie beaucoup en taille et en forme selon les espèces. Il permet au pénis du mâle de tenir plus longtemps pendant l'accouplement, ce qui peut être un avantage dans certaines stratégies de reproduction[3]. Lors de l'accouplement, c'est sa présence qui cause des douleurs chez la femelle, celles-ci provoquant elles-mêmes une forte contraction du vagin à l'origine de l'orgasme chez le mâle. Mais la fonction précise de cet os, et la raison de sa présence ou de son absence chez telle ou telle famille ou espèce, ne sont encore l'objet que de conjectures très incertaines. Ses caractéristiques sont quelquefois utilisées pour faire la différence entre des espèces similaires. Il existe chez les femelles un os correspondant appelé baubellum ou os clitoridien.
Présence chez les mammifères
Parmi les euthériens eux-mêmes, on ne le trouve que dans certains ordres et familles :
- Primates, excepté l'homme et les atèles.
- Rodentia (rongeurs), mais pas dans l'ordre des lagomorphes (lapins, lièvres, etc.)
- Insectivora (insectivores) dont les taupes, les musaraignes et les hérissons[4].
- Carnivora dont les membres de nombreuses familles bien connues, telles que les ursidés (ours), les félidés, les canidés (chiens), les pinnipèdes (morses, phoques, lions de mer), les procyonidés (ratons laveurs), les mustélidés (loutres, belettes, fouines, etc.), les mouffettes, mais à l'exclusion des hyènes et des viverridés (genettes, civettes).
- Chiroptera (chauves-souris).
Il est absent de tous les autres ordres (notamment tous les grands herbivores, ainsi que les cétacés). Chez les primates, le fait qu'il soit absent chez l'homme et chez l'atèle, mais présent, par exemple, chez le chimpanzé, le bonobo et le gorille (bien qu'à titre de vestige de quelques millimètres chez ces derniers) est mal expliqué. On ignore aussi à quel niveau d'évolution il a disparu chez les ancêtres de l'homme.
Une telle diffusion dans de multiples ordres chez les mammifères placentaires suggère que l'os a été présent au début de l'histoire des mammifères, et qu'il a ensuite été perdu dans certains groupes faute de nécessité fonctionnelle.
Parmi les primates, le ouistiti, pesant environ 500 g, dispose d'un os pénien mesurant environ 2 mm, tandis que celui du petit galago, pesant 63 g, avoisine les 13 mm de long. Les grands singes, en dépit de leur taille, ont tendance à avoir un très petit os pénien, mais les humains sont les seuls primates, avec les atèles, à en être totalement dépourvus. Celui du morse, avec 63 cm de longueur, est le plus grand parmi les mammifères actuels, aussi bien quantitativement que comparativement à sa taille[5]. Une espèce de morse, aujourd'hui fossile, possédait un baculum de 1,4 mètre[6].
- Terre-neuve (collection MHNT)
- Chien des Pyrénées (collection MHNT)
- Castor d'Europe (collection MHNT)
- Ours lippu (collection MHNT)
Voir aussi
Notes et références
- Mot latin signifiant « canne ».
- « Ossification hétérotopique », sur Doctissimo, (consulté le 9 janvier 2016)
- « Godinotia », ABC — BBC, , Question: How do we know how Godinotia (the primate in program 1) mated?
- « Chez certains mammifères (dont le vison, le raton laveur, la chauve-souris et la taupe, mais pas chez l'homme, le cheval, le taureau, le bélier, le verrat, le cerf et la plupart des primates) le pénis contient un os appelé os pénien ou baculum », Lauralee Sherwood, Hillar Klandorf, Paul Yancey, Physiologie animale, De Boeck Superieur, 2016, p. 779
- (en) Francis Hollis Fay, « Odobenus rosmarus », Mammalian Species, vol. 238, no 238, , p. 1–7 (DOI 10.2307/3503810, lire en ligne).
- (fr) Jean-Pierre Fleury, « Le morse, géant de la banquise », sur pratique.fr, (consulté le 20 mars 2010).
- Portail de la zoologie
- Portail de l’anatomie